200 pays signent un accord pour réduire leurs déchets en plastique

Publié le 7 décembre 2017 à 12:22 Aujourd'hui

Une résolution des Nations unies (ONU) en faveur de l’environnement a été votée à Nairobi au Kenya durant son assemblée pour l’environnement, mercredi 6 décembre 2017. Elle vise à lutter contre la pollution des océans par les déchets en plastique.

La prolifération des déchets est un fléau pour l’environnement, et plus particulièrement ceux en plastique. Sacs, pailles, emballages… Beaucoup d’entre eux finissent dans les océans et mettent à mal l’écosystème marin. En avril dernier, une étude publiée dans la revue Sciences Advences révélait qu’en Arctique il y avait environ 1 200 tonnes de plastique à la surface de l’océan. Face à cet amas de plastique, certains animaux finissent par ingérer des morceaux. En 2015, une vidéo montrait un homme en train de retirer un tube de plastique de la narine d’une torture. Selon le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), si cette pollution continue, il y aura plus de plastique dans les océans que de poissons d’ici à 2050.

C’est justement lors de la troisième assemblée du PNUE, qui s’est déroulée du 4 au 6 décembre 2017, que l’agence onusienne a posé ce constat. Lors du troisième jour, plus de 200 pays ont signé une résolution, initiée par la Norvège, pour lutter contre cette pollution. Afin d’appuyer ces propos, le ministre norvégien du Climat et de l’Environnement Vidar Helgesen a déclaré à l’assemblée que plusieurs personnes avaient trouvé des microplastiques dans des moules, un plat très apprécié en Norvège. « En janvier de cette année, une espèce rare de baleine s’est échouée sur une plage à cause d’épuisement et nous avons dû la tuer. Dans son ventre nous avons trouvé 30 sacs en plastique », a-t-il ajouté.

Durant l’assemblée, le cas de la Chine a été applaudi. Même si le pays reste le premier producteur de déchets en plastique, il commence à « faire des efforts » en mettant en place des mesures, a avoué le président du Programme des Nations unies pour l’environnement, Erik Solheim. « S’il y a bien un pays qui change plus que quiconque en ce moment, c’est la Chine… La rapidité et la détermination de ce gouvernement à changer sont énormes », a-t-il salué. Ce dernier souhaite d’ailleurs voir d’autres États bannir certains emballages en plastique.

Des mesures déjà prises

Avec cette résolution, 39 pays ont déjà annoncé qu’ils allaient surveiller la quantité de plastique déversée dans les océans « bien que ce ne soit pas un traité », a déclaré un responsable de l’agence onusienne, Sam Barrat. Ce dernier a d’ailleurs pris pour exemple le Chili, le Sultanat d’Oman, le Sri Lanka et l’Afrique du sud qui « ont annoncé aujourd’hui des mesures comme le bannissement des sacs en plastique, de nouvelles réserves marines ou encore des campagnes d’augmentation du recyclage ».

Indépendamment de cette résolution, d’autres pays ont déjà pris des engagements. D’ici à 2021, le Costa Rica compte dire adieu au plastique à usage unique. Comprenez les pailles, les sacs, les bouteilles ou encore les assiettes et couverts. Le Kenya a pris une initiative similaire. Depuis le 28 août 2017, l’utilisation, la fabrication et l’importation de sacs en plastique sont interdites. Le non-respect de cette nouvelle loi est passible, au maximum, de 4 ans de prison et de 32 000 euros d’amende. En France, depuis janvier 2017, les sacs non-biodégradables dans les commerces sont interdits. Le pays compte aller encore plus loin. Dès le 1er janvier 2018, les microbilles de polyéthylène contenues dans les produits d’hygiène seront interdites, tout comme les cotons-tiges en plastique. Cela fait suite à la loi Biodiversité adoptée le 20 juillet 2016. D’ici à 2020, ce sera au tour de la vaisselle en plastique d’être prohibée. D’autres initiatives similaires existent, notamment à Seattle ou encore au Liban pour ne citer qu’eux.

Marie Bascoulergue

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