33 entreprises adoptent le logo nutritionnel Nutri-Score

Publié le 20 février 2018 à 17:31 Aujourd'hui

Le Nutri-Score fait son entrée dans les rayons. Trois mois après son lancement, 33 industriels et distributeurs de l’alimentation se sont engagés à l’apposer sur leurs produits.

Manger mieux est l’une des envies majeures des consommateurs. Cependant, il est difficile de savoir ce que l’on consomme exactement, d’autant plus que les étiquettes ne sont pas toujours faciles à déchiffrer. Pour y remédier, le gouvernement a recommandé la mise en place d’une information nutritionnelle claire, visible, et facile à comprendre pour tous afin d’aider les Français à acheter des aliments de meilleure qualité nutritionnelle. Après moult débats et une phase de test dans plusieurs supermarchés de l’Hexagone, un logo est ressorti : le Nutri-Score. Celui-ci fonctionne avec un code couleur allant du vert au rouge, de A (“meilleure qualité nutritionnelle”) à E (“moins bonne qualité nutritionnelle”). Pour se voir attribuer une note, le Nutri-Score prend en compte les nutriments bons pour la santé (protéines, fibres) et ceux qui ne le sont pas (sel, sucre, gras) dans 100g de produit.

Adopté par arrêté en octobre 2017, cet étiquetage séduit industriels et distributeurs de l’alimentation. Trois mois après son lancement, 33 entreprises se sont engagées à l’apposer sur leurs produits, annonce Santé publique France, dépositaire de la marque Nutri-Score. Parmi elles : Danone, Bonduelle, McCain, Fleury Michon, Leclerc, Intermarché, Casino ou encore Auchan qui a déjà déployé le logo sur 4 500 produits de sa marque sur son Drive.

Une étiquette facultative

Ce dispositif étant pour rappel facultatif et reposant sur le volontariat des distributeurs et fabricants pourrait séduire d’autres acteurs. C’est en tout cas ce que souhaite Santé publique France qui, lors d’une réunion avec l’ensemble des entreprises engagées, a annoncé le lancement d’une campagne TV de valorisation du Nutri-Score, organisée par les pouvoirs publics pour le printemps 2018. « L’adoption du système Nutri-Score est une démarche volontaire des entreprises. Les pouvoirs publics invitent l’ensemble des entreprises à s’inscrire dans cette démarche positive pour la santé de toute la population », souligne l’agence, précisant que le logo a été « salué par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) » et « encouragé par les associations de consommateurs et les professionnels de santé ». « Synthétique, scientifique et facile d’accès, il fournit la meilleure information au consommateur sur la qualité nutritionnelle des produits », ajoute-t-elle. Un calculateur, élaboré par l’Inra en lien avec l’Inserm, sera également mis à disposition des entreprises en avril 2018 mais également accessible à toute personne souhaitant calculer un Nutri-Score sur un produit non étiqueté.

Les industriels ne sont pas tous convaincus par ce dispositif. Ce qui notamment le cas de Nestlé, Coca-Cola, PepsiCo, Mars, Mondelez et Unilever qui ont déclaré ne pas vouloir du Nutri-Score et utiliser leur propre système d’étiquetage, basé sur une approche par partions. Un logo alternatif fortement critiqué par des professionnels de santé, sociétés savantes et associations. Selon ces derniers, celui-ci ne ferait qu’embrouiller les consommateurs. « Ces géants de l’industrie agro-alimentaire utilisent une vieille technique habituelle qui consiste à brouiller le débat ; cette fois en proposant leur propre logo dénué de tout fondement scientifique. C’est de la désinformation. Ils n’ont pas vraiment l’intention de favoriser une alimentation saine en produisant des aliments plus équilibrés. Ils cherchent simplement à échapper à toute amélioration de leurs produits », avait dénoncé fin novembre 2017 Karine Jacquemart, directrice de Foodwatch.

Marine VAUTRIN

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