37 % des Français ont acheté une contrefaçon sans le savoir
Publié le 6 juin 2018 à 12:16 Aujourd'hui
Selon un sondage réalisé par l’institut Ifop pour l’Union des fabricants (Unifab) publié ce mercredi 6 juin, 37% des consommateurs ont acheté une contrefaçon sans le savoir.
La contrefaçon est un fléau et s’immisce de plus en plus dans notre quotidien. De nombreux consommateurs se font d’ailleurs bernés. En France, 37% des Français reconnaissent avoir acquis un produit de contrefaçon sans le savoir au moment de leur achat, révèle un sondage Ifop pour l’Union des fabricants (Unifab), publié ce mercredi 6 juin à l’occasion de la Journée mondiale anti-contrefaçon. En tête des produits : les articles de sport (vêtements, accessoires et chaussures), la maroquinerie (sacs, portefeuilles) et les parfums. Parmi les consommateurs les plus trompés ? Les jeunes de 15 à 18 ans. Bien souvent, ces achats sont réalisés à la sauvette dans la rue, sur un marché ou dans une foire. Les plateformes d’annonces en ligne et les réseaux sociaux sont aussi des espaces où on retrouve le plus de contrefaçons. Tomber dans le panneau est facile, d’autant plus que les faussaires proposent des produits quasi identiques aux authentiques. 40% des sondés indiquent ne pas voir de différence entre le produit authentique et la contrefaçon.
Vigilance
L’Union des fabricants appelle « les consommateurs à être vigilants lors de leurs achats, notamment sur Internet, nouveau canal de distribution de la contrefaçon ». Sur le Web, vérifiez par exemple que le nom du professionnel et ses coordonnées complètes (postales, téléphoniques et électroniques) figurent bien sur le site. « Il convient d’éviter de contracter avec des sites où ne figurent que de simples boîtes de dialogue, numéros de boîte postale et/ou de téléphone surtaxé », rappelait la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en 2017. Le prix TTC et les conditions générales de vente doivent aussi être clairement mentionnés, tout comme les frais et la date de livraison, les modalités de paiement, le service après-vente, le droit de rétractation et les garanties légales de conformité. Conseil : sur les sites comme Le Bon Coin ou eBay, n’hésitez pas à demander au revendeur davantage de photos pour bien identifier le produit. Pour les articles de luxe, demandez aussi la carte d’authenticité. S’il ne la possède plus, vous pouvez lui demander d’aller certifier la montre ou le sac en magasin.
78% des personnes interrogées considèrent qu’il est « dangereux » d’acheter des contrefaçons. Pourtant, « 37 % des Français (de 15 ans et plus) ont déjà volontairement acheté de la contrefaçon. La proportion des jeunes s’étant fourni sur Internet est de la moitié », indique l’Unifab. Il s’agit principalement des vêtements, de la maroquinerie et des parfums. Pour les acheteurs, acquérir une contrefaçon c’est « accéder à des produits que l’on n’aurait pas achetés autrement » ou encore « une manière de lutter contre la vie chère ». Pour 43 % des sondés, ce type d’achat est « toléré si on achète en petites quantités ».
Perte de 60 milliards d’euros
Acheter de la contrefaçon n’est pas sans conséquence. Selon une étude de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), publiée également ce mardi 6 juin, la contrefaçon fait perdre chaque année 60 milliards d’euros à 13 secteurs économiques, parmi lesquels les cosmétiques, l’habillement, les chaussures et les accessoires, les articles de sport, les jouets et les jeux, les articles de maroquinerie ou encore les smartphones et les produits pharmaceutiques. « Les fabricants légitimes produisant moins qu’ils ne l’auraient fait en l’absence de contrefaçons et employant donc moins de travailleurs, 434 000 emplois sont aussi directement perdus dans ces secteurs », indique l’EUIPO. En France, selon les estimations, la présence de contrefaçons fait perdre aux 13 secteurs 5,8 % de leurs ventes directes chaque année. « Ceci équivaut à environ 6,9 milliards d’euros, soit 102 euros par an et par habitant. » Si la contrefaçon porte préjudice aux entreprises, elle l’est aussi pour les consommateurs. Les contrefacteurs cherchant à minimiser les coûts tant en ce qui concerne le choix des matières premières que le processus de fabrication, négligent les contrôles préalables à la mise sur le marché. Par exemple, des vêtements destinés à être en contact avec la peau peuvent contenir des substances dangereuses et interdites.