Aliments contaminés aux hydrocarbures : une pétition est lancée

Publié le 29 novembre 2016 à 15:55 Aujourd'hui

Leclerc, Carrefour, Intermarché… Les distributeurs s’engagent de plus en plus à supprimer les emballages contaminés aux hydrocarbures. Reste que cela n’est pas suffisant. L’ONG Foodwatch vient de lancer une pétition pour demander au gouvernement français d’agir.

Fin octobre 2015, l’ONG Foodwatch avait alerté les consommateurs sur la présence de produits chimiques contaminants dans les emballages de certains produits. Ce qui était notamment le cas du riz, des pâtes ou encore des lentilles. Tous étaient contaminés par des huiles minérales aromatiques (MOAH), potentiellement cancérogènes et mutagènes. Ces huiles, des dérivés d’hydrocarbures, proviennent en grande partie des encres d’impression présentes dans les emballages à base de papier recyclé. L’association avait alors lancé une pétition à destination des autorités européennes, pour fixer des limites strictes sur la quantité d’huiles minérales présentes dans les aliments et « rendre obligatoire l’utilisation de barrières adéquates pour tous les emballages en papier et carton ».

Foodwatch salue les efforts des distributeurs

L’affaire avait fait grand bruit, et sous la pression des consommateurs, plusieurs grands groupes de l’industrie agroalimentaire se sont ainsi engagés à respecter des seuils de présence des huiles minérales dans les aliments. Ce qui est le cas de Carrefour, Intermarché, Lidl, Casino et Système U. Récemment, c’est l’enseigne E.Leclerc qui a annoncé vouloir supprimer tous les emballages contaminés aux hydrocarbures de ses rayons dès 2017. « Plusieurs autres marques reconnaissant le problème, et disent prendre des premières mesures, comme Auchan, Nestlé ou Uncle Ben’s. Elles doivent encore aller plus loin, mais c’est encourageant », salue Foodwatch dans un communiqué.

Mais si elle souligne les efforts de ces distributeurs, elle épingle toutefois Panzani, qui commercialise les couscous Regia, Ferrero et Lustucru, et la marque de cacao Van Houten : « ils ne daignent même pas répondre ».

« C’est aux pouvoirs publics de prendre des mesures nécessaires »

Cela est reste encore insuffisant. Pour l’ONG, « il n’est pas acceptable que la protection des consommateurs sur une question de santé publique ne repose que sur le bon vouloir de marques et distributeurs ». Selon elle, « c’est aux pouvoirs publics de prendre des mesures nécessaires pour protéger l’ensemble des consommateurs ».

Alors que le Commissaire européen à la Santé M. Andriukaitis « tarde à prendre des décisions sur ce dossier », Foodwatch a cette fois lancé une nouvelle pétition en ligne à destination des ministres de la Santé Marisol Touraine, de l’Environnement Ségolène Royal, de l’Économie et des Finance Michel Sapin et de la secrétaire d’État à la Consommation Martine Pinville. Ses demandes sont les mêmes. À voir si les choses vont bouger.

Marine VAUTRIN

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