Les animaux sauvages bannis des cirques d’Irlande et d’Italie

Publié le 14 novembre 2017 à 13:40 Aujourd'hui

Bonne nouvelle pour les défenseurs de la cause animale. L’Irlande va interdire l’usage d’animaux sauvages dans les spectacles de cirque à compter du 1er janvier 2018. Une décision prise également par l’Italie.

Des lions qui lèvent la patte, des éléphants qui font des pirouettes à la demande du dresseur… Ces numéros que l’on voit habituellement dans les cirques ne seront plus au programme en Italie. Les autorités italiennes ont récemment voté une loi contre l’exploitation des animaux sauvages à des fins de divertissement. Cette décision a été saluée par l’association Anima Defenders International (ADI) qui a mené campagne pour cette interdiction. « Lors de nos enquêtes, nous avons pu montrer la violence et les abus qui sont utilisés pour forcer les animaux à obéir et à faire des tours », souligne l’association dans un communiqué, invitant d’autres pays à suivre l’exemple de l’Italie.

Dans la foulée, l’Irlande a elle aussi annoncé qu’elle interdira l’usage des animaux sauvages dans les spectacles de cirque et ce, à compter du 1er janvier 2018. Le ministre irlandais de l’Agriculture Michael Creed a signé jeudi 9 novembre un texte en ce sens. Les animaux « qui ne sont habituellement pas domestiqués dans le pays » ne pourront plus être employés dans les spectacles. Cela concerne notamment les lions, les éléphants, les chameaux, etc. « C’est un choix progressiste, qui démontre notre engagement envers le bien-être animal », a souligné le ministre dans un communiqué. Cette décision vient renforcer la législation sur la santé et le bien-être animal adoptée par le pays en 2013.

Jusqu’à 250 000 euros d’amende

Celles et ceux qui enfreindraient cette loi risquent gros : jusqu’à 250 000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement. Conscient de l’impact que cette décision aura sur l’industrie du cirque, le ministère de l’Agriculture a indiqué que « des dispositions modernes en faveur des animaux amèneront le public à être plus à l’aise avec les spectacles de cirque ». Il a aussi rappelé que le nombre de compagnies itinérantes employant des animaux sauvages a fortement chuté ces dix dernières années. La Société irlandaise de prévention de la cruauté contre les animaux (ISPA) et PETA ont salué la décision de l’Irlande qui est devenu, juste après l’Italie, le 42ème pays au monde à bannir totalement ou partiellement ces pratiques. La Suède a été le premier pays à interdire totalement les animaux sauvages dans les cirques, en 1988.

En France, la question est sur la table. Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, avait annoncé début août vouloir créer un groupe de réflexion sur le bien-être animal. Aujourd’hui, 62 communes françaises, dont 15 de plus de 20 000 habitants, ont dit non aux cirques avec animaux, selon l’association française Code animal.  Du côté des cirques, Joseph Bouglione a lui décidé d’arrêter les représentations avec les animaux sauvages depuis septembre 2016. « J’ai vu un sondage qui indiquait que 80 % des Français étaient sensibles à la cause animale. Notre métier, c’est de faire un spectacle pour la famille. Si une très large majorité des familles est sensible à la cause animale, on ne peut pas continuer à faire un spectacle qui les dérange. Je ne me voyais pas continuer à présenter des animaux à des gens qui ressentent une gêne morale en venant au cirque » avait expliqué en mai dernier Joseph Bouglione, dans une interview accordée à la Fondation 30 millions d’amis. Récemment, la chaîne pour enfants Gulli a pris la décision de ne plus diffuser des spectacles vivants avec des animaux sauvages.

Marine VAUTRIN

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