En Australie, un supermarché dédié aux produits périmés

Publié le 13 mai 2017 à 10:00 Demain

Fini le gaspillage de nourriture, fini les déchets inutiles et la surconsommation : un supermarché de produits périmés a ouvert au début du mois de mai, en Australie, dans le cœur de Sydney.

Nommé OzHarvest (soit « la récolte australienne »), ce supermarché de Sydney propose effectivement des produits alimentaires parfaitement consommables qui étaient à la base destinés à la poubelle. Et ce n’est pas la première fois que ce concept voit le jour dans le monde puisqu’il en existe également en Angleterre, aux États-Unis, ou au Danemark.

Un premier magasin en Australie

OzHarvest, c’est quoi ? C’est un supermarché comme un autre à la différence que les rayons sont remplis de produits sauvés des bennes à ordures. Avec l’aide d’une association et d’un promoteur immobilier, Ronni Kahn, à l’origine du projet, a ouvert ce grand magasin dans le but de lutter contre le gaspillage alimentaire. On y trouve autant des légumes que des plats surgelés, des boîtes de conserve mais aussi des boissons, des produits d’intérieurs ou hygiéniques. Tous les produits sont garantis 100 % consommables. Ils varient en fonction des semaines. Et ce, grâce à l’offre de 2500 donateurs.

Sur la devanture du supermarché, on peut lire « Prenez tout ce dont vous avez besoin » et « Si vous pouvez, donnez ». En effet, le concept consiste à proposer tous ces produits aux dates dépassées sur le principe du don, c’est-à-dire à petit prix ou même gratuitement pour ceux qui n’auraient pas les moyens. « À chaque fois que nous sauvons de la nourriture, nous aidons la planète. À chaque fois que nous récupérons de la nourriture pour nourrir des gens qui ont faim, on lutte contre un problème social », a déclaré Ronni Kahn au site local Broadsheet qui a annoncé l’ouverture. Pour elle, il ne s’agit pas de faire du profit mais d’éveiller les consciences.

D’autres initiatives dans le monde

Dans le même élan, en 2016, des supermarchés qui ne vendent que des produits destinés à la poubelle ont ouvert leurs portes au Royaume-Uni et au Danemark : le Réal Junk Food Project, à Leeds, dans le nord de l’Angleterre, et WeFood à Conpenhague. Dans ces grands magasins, on trouve à peu près de tout : des légumes « moches », du pain, de l’eau, de la viande ou des pâtes. Au Royaume-Uni, les produits proposés n’ont ni étiquette, ni tarif affiché et fonctionne également sur le principe du prix libre. Chacun dépense ce qu’il souhaite. À Copenhague, le magasin est géré par des bénévoles. Les produits sont récupérés à deux supermarchés et sont vendus à un prix entre 30 % ou 50 % moins chers que dans les boutiques habituelles. Tous les profits sont ensuite reversés à l’association à l’origine du projet, DanChurch Aid, qui aide les pays pauvres.

Ces supermarchés suivent l’idée de La Table Daily, un premier magasin qui a ouvert en 2015 à Boston, aux États-Unis. Dans ce lieu, mi-supermarché mi-restaurant, on peut aller faire ses courses mais aussi profiter de petits plats mijotés. Les produits y sont tout juste périmés afin d’éviter d’enfreindre la loi de l’État et sont trois fois moins chers que dans le reste du pays.

Les produits périmés : deux indications

Lorsque les produits sont périmés, certaines bactéries peuvent s’y développer et être responsables d’intoxication alimentaire. On peut néanmoins consommer des produits qui ont dépassé la date d’expiration. En réalité, en ce qui concerne l’alimentation, il faut simplement faire attention à la date limite de consommation (DLC) qui est impérative. Elle est indiquée par  » À consommer jusqu’au… » et s’applique aux denrées sensibles qui peuvent présenter un danger pour la santé si elles sont consommées après cette date. Ce qui est le cas de la volaille, la charcuterie, la viande rouge, le poisson frais, les plats cuisinés ou les œufs. Exception pour les yaourts nature qui présentent une DLC mais peuvent être dégustés après la date indiquée. Néanmoins, si le yaourt est gonflé, mieux vaut le jeter. À l’inverse, certains produits présentent une date de durabilité minimale (DDM) qui est indiquée par « À consommer de préférence jusqu’au… ». Dans ce cas, le produit peut être consommé sans danger. Par exemple, tous les aliments « secs » comme les gâteaux, le chocolat, le miel, les pâtes, le riz, les épices, les produits surgelés ou encore certaines boîtes de conserve. Du côté des légumes et des fruits, le choix est laissé au client en fonction de ce qu’il veut consommer. Dans tous les cas, peu importe les produits et les dates données, il faut être vigilant à l’aspect et l’odeur.

En France, on aimerait voir fleurir ce genre d’initiative.

crédit : page Facebook d'OzHarvest

Photo : OzHarvest/Facebook

Maguelonne Rigal

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