Carrefour se lance dans la vente de légumes issus de semences paysannes

Publié le 20 septembre 2017 à 11:20 Aujourd'hui

La chaîne de grande distribution Carrefour s’engage à commercialiser des légumes issus de semences paysannes. Ils seront disponibles dans une vingtaine de magasins en Île-de-France et en Bretagne. L’objectif ? S’engager aux côtés des agriculteurs pour sauver les vieilles variétés. 

Carrefour nous avait déjà étonnés au mois d’avril. L’enseigne avait inauguré un potager sur le toit du parking couvert de son hypermarché de Villiers-en-Bières, en Seine-Marne. Le but : animer des sorties pédagogiques et vendre les légumes arrivés à maturité. Un beau projet quand on sait que d’autres potagers et serres sont attendus avant 2020 afin de répondre à la politique de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) de l’entreprise. Et Carrefour semble de plus en plus vouloir s’inscrire dans cette démarche. Dès ce mercredi 20 septembre, l’enseigne propose dans une vingtaine de ses magasins franciliens et bretons des légumes issus de semences paysannes.

Il s’agit ici de graines issues de fruits ou légumes cultivés à la ferme. Pour le moment, la législation française interdit la commercialisation de ces produits par les agriculteurs. Le problème ? Ces semences échappent au circuit traditionnel et ne sont pas soumises à la taxe pour financer la recherche agronomique. « Notre fondation s’engage à créer un mouvement citoyen en faveur des variétés de semences menacées d’extinctions. Nous allons aider à leur conservation et proposer une pétition en ligne pour que la loi évolue et autorise la commercialisation des produits issus de ces semences », explique Philippe Bernard, directeur des partenariats avec le monde agricole chez Carrefour.

Étendre la démarche à d’autres régions françaises

Afin de rendre cette opération possible, Carrefour travaille depuis plusieurs mois en partenariat avec deux groupes de producteurs bretons de légumes : Bio Breizh et Kaul Kozh. L’enseigne s’est engagée sur cinq ans avec ces maraîchers et commercialisera une dizaine de produits au fil des saisons. Dès ce mercredi, on pourra ainsi retrouver l’oignon rose d’Armorique et le potimarron angélique. Il sera aussi possible de trouver un peu plus tard des artichauts Camus du Léon, des Butternuts Kouign Amann ou encore des rhubarbes de Bretagne. Et l’entreprise espère bien à terme étendre cette démarche à d’autres régions françaises.

Carrefour s’engage donc dans un véritable combat aux côtés des paysans. En général, les agriculteurs et grandes surfaces ont des relations plutôt compliquées. Mais ici, même la Confédération paysanne a applaudi cette initiative. L’enseigne accompagnera les producteurs dans la mise en place d’une Maison des graines des paysans dédiée à la recherche sur les espèces potagères et à l’amélioration des techniques de production de semences. « Cela va relancer le débat sur les semences paysannes adaptées à chaque région, c’est positif. Mais Carrefour reste un commerçant, on verra dans le long terme ce que donne ce partenariat avec les producteurs », tempère la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab).

Alice Glaz

  1. Le décret n° 81-605 du 18 mai 1981 empêche la biodiversité et est à l’origine de cette initiative Carrefour……NOTEZ qu’il a été pris par un Giscard d’Estaing SORTI PAR LES URNES…..MAIS que personne au pouvoir depuis n’a voulu le remettre en cause.

    LES RESPONSABLES PAYERONT

  2. Ne soyons pas dupes de ce coup marketing pour se donner une image écolo. Carrefour et tous les grands distributeurs sont les premiers responsables des atteintes à la biodiversité par leur politique de vente de produits parfaitement calibrés, standardisés, restreignant leur offre à un petit nombre de de variétés conventionnelles. Pour ne prendre qu’un exemple, la plupart des tomates « cœur de bœuf » vendues en grande surface sont vendues à des gens croyant acheter une variété ancienne alors qu’il s’agit d’un croisement ressemblant à la vraie cœur de bœuf. Ces tomates insipides sont vendues bien plus cher que les tomates que l’on achète habituellement.
    Pour autant, même si l’on est sceptique à propos de la sincérité de la démarche de Carrefour, cette annonce est une bonne nouvelle dans la mesure où elle permet aux vrais défenseurs des semences interdites de donner de la visibilité à leur combat.
    Gilbert

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