Climat : l’Accord de Paris entre en vigueur

Publié le 4 novembre 2016 à 12:42 Aujourd'hui

Moins d’un an après son adoption, l’Accord de Paris sur le climat entre en vigueur ce vendredi 4 novembre. Il s’agit d’un « jour historique pour la planète », a déclaré l’Élysée.

 À trois jours de la COP22 de Marrakech au Maroc, l’accord de Paris, obtenu en décembre 2015, entre symboliquement en vigueur aujourd’hui, soit moins d’un an après son adoption. « Le 4 novembre 2016 est un jour historique pour la planète », a salué la présidence de la République dans un communiqué. Et d’ajouter : « les engagements pris le 12 décembre dernier au Bourget sont désormais irréversibles ».

Pour rappel, l’Accord de Paris fixe pour objectif de contenir la hausse des températures bien en deçà de 2°C avec un effort à faire pour limiter cette hausse à 1,5°C. Cet accord doit permettre de réorienter l’économie mondiale vers un modèle à bas carbone. Cela implique un abandon progressif des énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole ou encore le gaz, pour des énergies renouvelables.

Pour entrer en vigueur, l’Accord nécessitait d’avoir été ratifié par 55 pays représentant au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre, c’est désormais chose faite. Le seuil de ratifications a même été atteint bien plus rapidement que prévu. L’accord de Kyoto, signé en 1997, a lui demandé plus de sept ans pour être ratifié. « C’est la preuve que la communauté internationale a pris toute la mesure de l’urgence climatique et c’est le résultat de la mobilisation de la France dans le cadre de la présidence de la COP21 assurée par Ségolène Royal », se félicite l’Élysée.

Cap sur la COP22

Que va-t-il se passer ? Pas grand-chose, si ce n’est que des bâtiments publics seront illuminés en vert pour marquer l’entrée en vigueur. La Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, les quais de Seine, par exemple, brilleront aux couleurs de l’environnement. Si l’Accord de Paris vient d’entrer en vigueur, cela ne veut pas dire que les usines à charbon, par exemple, vont s’arrêter net aujourd’hui. Il reste encore beaucoup de travail.

Cette entrée en vigueur va toutefois peser lors de la COP22 qui se tiendra du 7 au 18 novembre à Marrakech. Il sera notamment question de la mise en œuvre de l’accord de Paris, prévue pour 2020. De nombreuses dispositions sont encore à préciser.

« L’enjeu le plus important à Marrakech, c’est de se mettre d’accord sur une date butoir pour décider des règles d’application de l’accord, notamment sur les règles de transparence, indique Laurence Tubiana, la négociatrice française, « 2017, ce n’est pas réaliste, mais 2018, c’est envisageable ». Les règles de transparence concerneront les informations que les pays devront fournir sur leurs démarches pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la progression des aides financières publiques promises aux pays en voie de développement pour les aider dans leur transition énergétique. Selon l’OCDE, sur les 100 milliards de dollars promis chaque année d’ici 2020, l’aide atteint pour le moment 67 milliards de dollars.

La COP22 sera aussi le moment de renforcer les plans d’action de chaque pays, car les engagements actuels sont encore insuffisants pour atteindre l’objectif des 2°C. Ces derniers mettent la planète sur une trajectoire de +3°C, un seuil synonyme d’impacts dévastateurs.

« La Conférence de Marrakech sur le climat devra être celle des solutions », souligne l’Élysée en assurant que « la France est aux côtés du Maroc pour qu’elle rencontre un plein succès ». Le président de la République François Hollande s’y rendra les 15 et 16 novembre.

Justine Dupuy

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