Cosmétique : plus de 1000 produits contiennent des ingrédients indésirables
Publié le 8 juin 2017 à 11:23 Aujourd'hui
Plus d’un an après la publication de sa première enquête, l’association de défense des consommateurs l’UFC-Que Choisir vient d’actualiser sa liste. Plus de 1000 produits aux substances « indésirables », dont les perturbateurs endocriniens, ont été repérés. Par ailleurs, l’association réclame le retrait immédiat de 23 produits contenant des substances interdites.
L’association l’UFC-Que Choisir avait déjà repéré 400 produits cosmétiques aux substances indésirables. Mais depuis mercredi 7 juin 2017, c’est plus de 1000 produits qui figurent dans la liste. Elle identifie désormais douze composés jugés « préoccupants » (allergisants, perturbateurs endocriniens, irritants, etc.), et a repéré 23 produits contenant des substances « rigoureusement interdites ».
Trois catégories de produits
L’association classe désormais les produits en trois catégories : « les cocktails détonants », les « faux doux » et les « illégaux ». Les produits classés « cocktails détonants » ont pour point commun de contenir plusieurs perturbateurs endocriniens. Enfants, adolescents et femmes enceintes doivent absolument les fuir. Pas moins de quatre perturbateurs endocriniens sont présents dans l’Huile sèche sublimante du Petit Marseillais, le déodorant Natur Protect de Sanex, la BB crème Peggy Sage ou encore le rouge à lèvres Deborah Milano. Quant au gel a l’arnica Mercurochrome, il contient un seul perturbateur endocrinien, mais pour un produit pharmaceutique à l’image bien ancrée, la présence de cette substance ne passe pas.
Les produits classés « faux doux », c’est-à-dire les produits apaisants, hypoallergéniques, ou encore peau sensible, sont redoutables. Ils contiennent de très nombreux allergènes dont la methylisothiazolinone (MIT), molécule proche de la methylchloroisothiazolinone (MCIT). Dans les produits incriminés on retrouve un gel pour l’hygiène intime « hypoallergénique » de Intima, un savon « extra-doux » de By U, une crème de douche qui lave en douceur de Monoprix ou encore le gel douche Kids de Tahiti qui contient de la MIT et de la MCIT.
Quant aux produits dits « illégaux », ils se trouvent être des cosmétiques non rincés et contenant de la MIT et de la MCIT. Ils sont au nombre de 23, ce qui est fort regrettable. Un règlement autour de ces produits, datant de juillet 2016, est entré en vigueur il y a quatre mois. Mais de nombreuses références « hors la loi » ont été retrouvées. Parmi les produits se trouvent essentiellement des cosmétiques pour cheveux frisés ou crépus des marques ORS, New Organic, Aunt Jackie’s, Dark and Lovely ou encore la marque Phyto Specific. Dans les grandes surfaces, les produits incriminés et contenant de la MIT sont : Gel coiffant fixation blindée de Vivelle Dop, spray solaire pour enfant et spray après-soleil pour enfant Lovéa ou encore gel jambes légères de la marque Jouvence.
Faire le ménage dans les produits cosmétiques
L’association demande donc le « retrait immédiat » de ces 23 produits « illégaux » et demande une nouvelle fois à la Commission européenne de « publier enfin une définition ambitieuse des perturbateurs endocriniens », en incluant aussi les ingrédients suspectés d’en être. À savoir que la commission européenne avait proposé il y a un an des critères de définitions. Elle suggérait que les perturbateurs endocriniens soient définis comme des substances aux effets indésirables sur la santé et qui agissent sur le système hormonal, avec un lien prouvé entre les deux. Mais cette définition avait été jugée trop étroite par certains États membres, dont la France.
L’AFP a sollicité le président de la Fédération française des entreprises de la beauté, qui a appelé les distributeurs à « retirer immédiatement du marché (les 23 produits jugés hors la loi), conformément à la réglementation ». Selon le président de la Febea, la complexité de certaines chaînes de distribution pourrait expliquer que certains produits non rincés soient toujours vendus. Mais il trouve « inexcusable » la présence de perturbateurs endocriniens dans d’autres produits. Pour plus d’informations sur la liste des produits, vous pouvez vous renseigner ici. Vous pouvez aussi identifier les allergènes grâce aux fiches proposées ici.
Mise à jour 11/06/2017. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a indiqué vendredi à l’AFP qu’elle allait contrôler prochainement des cosmétiques qui seraient toujours en vente, bien que contenant des substances interdites selon l’UFC-Que Choisir. « Nous allons mener des contrôles pour voir si ces produits sont toujours vendus aujourd’hui et pour quelles raisons », a déclaré Loïc Tanguy, directeur de cabinet adjoint à la DGCCRF.