Quand Décathlon prend le train pour transporter ses marchandises

Publié le 21 novembre 2017 à 14:35 Aujourd'hui

Le géant français de l’équipement sportif Décathlon a reçu sa première livraison de marchandises en provenance de Chine. La particularité de ce trajet : il s’est fait en train.

Les trajets en train ont de nombreux avantages. Plus rapides que le bateau et moins polluants que les avions, ils sont souvent plébiscités par les grands groupes pour la livraison de marchandises. C’est ce qu’a décidé de faire l’entreprise Décathlon. Implanté en Chine depuis 2003, le géant de l’équipement sportif, en accord avec le gouvernement chinois, a lancé en 2016 le projet « One Belt, One Road » qui vise à recréer une route de la soie. Autrement dit, le but est de relier les usines chinoises et les entrepôts continentaux français en limitant l’impact environnemental du transport des produits. Lundi 20 novembre dernier, le premier convoi, affrété par la compagnie HXO et géré par les sociétés Damco-Maersk Line, est arrivé à Dourges (Hauts-de-France) après avoir parcouru 10 800 kilomètres. Composé de 41 conteneurs remplis de 630 000 produits, le train block [c’est-à-dire chargé des mêmes conteneurs du départ à l’arrivée] a traversé sept pays, dont la Chine, le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne et la France. Un seul arrêt a été fait, à Brest (Biélorussie), afin de « transborder les conteneurs sur une rame de type européen et finir son parcours ferroviaire jusqu’à chez nous », explique à Franceinfo Didier Lebrun, directeur du terminal de Dourges.

Jusqu’à 36% de tonnes de CO2 en moins

Concrètement, emprunter la voie ferroviaire permettrait de réduire de près de moitié le temps de trajet entre la Chine et la France, soit de 41 jours par bateau à 20 jours (26 pour le test) par train. D’ailleurs, une partie des trajets aériens et maritimes sera effectuée par train grâce à cette liaison directe. Ce gain de temps permettrait de réduire les émissions de CO2 de 337 kg de CO2/tonnes à 201 kg de CO2/tonnes (209,9 kg/tonnes lors de la phase test), ce qui représente une baisse de 36%. Cette réduction du temps de trajet n’a pas que des bénéfices pour l’environnement, les clients sont directement impactés par ce progrès. Grâce à ça, les produits en ruptures de stocks seront en rayons trois à quatre jours plus rapidement. « Ce projet est d’abord né de la volonté de développer un moyen de transport plus écologique et plus rapide mais il permet aussi de développer l’économie locale et d’améliorer la disponibilité de nos produits. C’est une belle opportunité pour les équipes de Decathlon en Chine et en France de travailler main dans la main et en collaboration avec nos partenaires », explique Christophe Dupas, chef de projet du Décathlon Dourges.

Crédit photo : Décathlon

Marie Bascoulergue

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