Des chercheurs ont trouvé comment redonner du goût aux tomates

Publié le 27 janvier 2017 à 13:03 Demain

Tous les consommateurs s’accordent à dire que les tomates industrielles manquent de goût. Mais bonne nouvelle, une équipe internationale de chercheurs de l’Université de Floride (États-Unis)  affirme pouvoir restaurer leur saveur perdue. Comment ? Grâce à la génétique. 

Les tomates que l’on retrouve dans les rayons de nos supermarchés manquent de goût et sont gorgées d’eau. Nul besoin d’avoir le palais d’un expert pour s’en rendre compte. Entre une tomate issue du potager d’un particulier et une tomate de grande surface, la qualité gustative n’est pas la même. Il n’y a pas photo. Pesticides, production intense… Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi ces fruits à la chair rouge n’ont plus leur saveur d’antan. Une équipe de scientifiques de l’Université de Floride s’est donc intéressée de près au problème pour redonner du goût aux tomates industrielles. Bref, les rendre meilleures. Les chercheurs, dont leurs travaux ont été publiés jeudi 26 janvier dans la revue américaine Science, ont réussi à identifier les allèles (forme variable d’un gène) qui donnent la saveur à la tomate.

Ils ont quantifié les molécules chimiques associées à la saveur dans 398 variétés de tomates modernes, anciennes et sauvages. « Puis 160 échantillons de fruits représentant 101 variétés ont été évalués par un panel de consommateurs qui a noté leurs qualités de « goût général » et « d’intensité de saveur », explique Sciences et Avenir. « Nous avons ainsi identifié 33 molécules chimiques corrélées au ‘goût général’, 37 à l’’intensité de saveur’ et 28 corrélées aux deux », explique Harry Klee, professeur d’horticulture de l’Université de Floride, co-auteur de l’étude. Évidemment, les scientifiques ont constaté que ces molécules étaient beaucoup plus faibles dans les variétés modernes que dans les variétés anciennes.

Une nouvelle tomate dans trois ou quatre ans

Grâce au séquençage complet du génome de la tomate, les scientifiques ont ainsi pu identifier les allèles correspondants. Ils sont ainsi capables de rendre à la tomate sa saveur tant appréciée. « Le remplacement des allèles indésirables devrait avoir un effet positif fort sur l’appréciation du consommateur », souligne Harry Klee.

Les chercheurs envisagent de créer une nouvelle variété. Reste que cela prend du temps. Les chercheurs estiment qu’il faudra trois à quatre ans pour produire des fruits au goût savoureux. Encore un peu de patience.

Justine Dupuy

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