Des substances toxiques dans nos vêtements

Publié le 4 juillet 2018 à 16:20 Aujourd'hui

Alors que les grandes chaînes du textile se livrent à une surenchère de remises en cette période de soldes, l’Anses tire la sonnette d’alarme sur les substances toxiques que comportent les vêtements et en profite pour prodiguer quelques conseils.

Dans son dernier rapport d’expertise, l’agence sanitaire Anses dénonce la présence de substances toxiques dans les articles chaussants et textiles d’habillement. Sur une centaine de substances analysées provenant de vêtements de plusieurs points de ventes différents, une dizaine serait susceptible d’être allergène, responsable de graves irritations, mutagène, reprotoxique et cancérogène. Parmi elles, de nombreuses substances dont l’usage est formellement interdit par le règlement européen seraient présentes : la benzidine et le chrome VI, entre autres, répertoriés cancérogènes certains, seraient contenus dans les colorants de certains vêtements (les toxicologues ont préféré ne pas jeter l’opprobre sur une marque en particulier). D’autres produits encore n’ont même jamais été observés et doivent faire l’objet d’études plus fouillées.

Mise en place d’une étude généralisée

Ces premières données sont en passe d’être complétées par un état des lieux sur les connaissances de la toxicité des substances utilisées par les marques de vêtements. Cette analyse commandée par le ministère de la Santé pourrait aider à déterminer par exemple quel seuil devrait être fixé en matière de dosage des substances. Car les limites d’utilisation ne protègent pas toujours, et l’Anses l’a bien compris : elle réclame une révision à la baisse des normes réglementaires, notamment concernant le nickel en textile, et le chrome VI pour les articles en cuir.

Pour palier temporairement au problème, l’Anses préconise au consommateur un geste simple : laver ses vêtements neufs avant de les porter une première fois, par exemple, permettrait de réduire les risques de réactions indésirables. Enfin, bien sûr, l’agence invite à maintenir la pression sur les industriels pour faire respecter les seuils réglementaires, à défaut de les réviser intégralement.

Retrouvez le rapport complet de l’Anses ici.

Yannis BENZAID

Sur le même thème