Déserts médicaux : l’Alsace se lance dans la télémédecine

Publié le 5 septembre 2016 à 11:24 Aujourd'hui

Sans médecin généraliste depuis trois ans, la commune alsacienne d’Oberbruck a décidé d’expérimenter la télémédecine. Un cabinet médical à distance ouvre ses portes ce lundi 5 septembre. Une première pour la région.

 La télémédecine est-elle une solution pour lutter contre les déserts médicaux ? C’est en tout cas le pari de la petite commune d’Oberbruck, située dans la vallée de la Doller, près de Masevaux (Alsace). Depuis ce lundi 5 septembre, un centre vient d’ouvrir dans lequel patients et médecins se parlent par écrans interposés.

Ce dispositif, une première pour la région, était plus que nécessaire puisque le village de 400 habitants, qui compte essentiellement des personnes âgées, était dépourvu de médecin généraliste depuis trois ans. La municipalité a dû investir 50 000 euros pour se doter d’un cabinet médical à distance. Toutefois, pour Claire Freytag, adjointe au maire, « c’est une solution transitoire, un service rendu à la population « , indique-t-elle à France Bleu. Elle espère « toujours faire venir un médecin » dans la commune.

« Faire avec »

La semaine dernière, les habitants ont pu découvrir ce nouveau cabinet et se familiariser avec le système. Si la plupart d’entre eux ont été sceptiques, tous s’accordent à dire qu’il faudra « faire avec ».

Ici, les patients peuvent dialoguer avec leur médecin via une caméra et bénéficient de l’aide d’une infirmière, dont l’Asame (Association de Soins et d’Aides Mulhouse et Environs) met à disposition. L’Asame assure d’ailleurs le lien avec l’un de ses cinq médecins salariés qui se trouvent dans le Haut-Rhin, précise France Bleu. Une fois le diagnostic établi, le médecin peut envoyer son ordonnance qui sera imprimée sur place.

La consultation coûte 23 euros. Cependant, le centre de télémédecine fonctionnera partiellement puisqu’il sera ouvert seulement une heure trente, quatre fois par semaine. Une solution peut-être mais en tout cas provisoire car sur le long terme, ce dispositif ne pourra jamais remplacer un médecin généraliste sur place et disponible à temps plein. En France, de nombreuses régions sont confrontées à ces pénuries de médecins. Selon le Conseil national de l’ordre des médecins, 2,5 millions de Français vivent dans un désert médical.

Marine VAUTRIN

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