Les Églises ont leur label écolo

Publié le 5 février 2018 à 12:08 Aujourd'hui

En septembre 2017, catholiques, protestants et orthodoxes ont créé le label « Église Verte » visant à encourager leurs communautés à prendre le chemin de la « conversion écologique ».

Qui a dit que religion et écologie n’allaient pas de pair ? Depuis septembre 2017, un tout nouveau label a vu le jour : « Église verte ». Celui-ci s’adresse à toutes les paroisses, églises locales, mouvements, monastères qui souhaitent « démarrer ou renforcer leur conversion écologique » et « s’engager pour le soin de la Création ». Cette initiative, portée par le Conseil des Églises chrétiennes en France, la Conférence des évêques de France, l’Assemblée des évêques orthodoxes de France et la Fédération protestante de France, a été lancée dans le sillage de la COP21 mais aussi, côté catholique, dans celui de l’encyclique « Laudato si » du pape François, publiée en 2015 consacrée aux questions sociales et à l’« écologie intégrale ». Ce label est une première en France, mais pas en Europe. Au Royaume-Uni, on retrouve notamment les « Eco-churches », en Allemagne le label « Coq Vert » ou encore les « Congrégations vertes » en Norvège, précise à La Croix, Martin Kopp, coordinateur du groupe de travail climat à la Fédération protestante de France.

Un « éco-diagnostic »

Depuis peu, chaque établissement désireux de s’impliquer dans cette démarche peut effectuer son « éco-diagnostic » pour « se situer » sur le site egliseverte.org.  Celui-ci est établi par le biais d’un questionnaire à choix multiple qui couvre cinq thèmes : célébrations et catéchèse, bâtiment, terrain, engagement local et global, mode de vie. Parmi les questions posées : les couverts (assiettes et gobelet) sont-ils toujours réutilisables, souvent réutilisables, biodégradables ou jetables ? L’électricité qui alimente vos bâtiments provient-elle tout ou en partie d’énergies renouvelables ? Le respect de la création est-il abordé dans les prédications/homélies ? Les produits de nettoyage des locaux sont-ils écoresponsables ? Les repas proposés par la communauté proviennent-ils de la production locale ? Les déchets biodégradables sont-ils compostés (sur le terrain ou à un autre endroit) ?

« L »éco-diagnostic » a pour objectif de permettre à chaque communauté de survoler les différents domaines dans lesquels il est possible de mener des actions d’amélioration et d’avoir une bonne connaissance de l’état des lieux », explique-t-on sur le site egliseverte.org. « Commencer est souvent le plus difficile, tant les enjeux sont immenses et les solutions semblent complexes. Grâce à une méthode pas à pas, le label a pour objectif d’aider une communauté à démarrer ou à renforcer sa démarche, de l’accompagner dans sa progression, d’afficher son engagement », souligne-t-on également. Des fiches pratiques (comment démarrer, mettre en place un compost, etc.) ont d’ailleurs été mises en ligne pour guider les communautés.

Pour l’heure, une quinzaine d’entre elles ont été labellisées « Église Verte ». On retrouve par exemple la paroisse Saint-Gabriel dans le 20ème arrondissement de Paris où plusieurs chantiers ont été lancés, comme la mise en place d’un compost et de ruches et la création d’un atelier plantation et d’un annuaire des bonnes adresses.

Marine VAUTRIN

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