Environnement : pour 15 000 scientifiques, il sera bientôt trop tard pour agir
Publié le 14 novembre 2017 à 13:22 Aujourd'hui
Plus de 15 000 scientifiques de 184 pays interpellent l’opinion publique afin de préserver l’environnement et les écosystèmes. Depuis la première alerte, 25 ans plus tôt, l’état de la planète ne cesse de se détériorer.
Déforestation, réchauffement climatique, montée des eaux… Depuis plusieurs années, la planète est malmenée par l’Homme. Les dégâts sont tels que la moitié des animaux sauvages ont disparu en l’espace de 40 ans. Pire encore, chaque année, 1,7 million d’enfants sont tués à cause de la pollution de l’environnement. Face à un tel constat, 15 364 scientifiques ont cosigné une tribune publiée dans la revue BioScience et relayée en France par Le Monde afin de montrer l’état de planète aujourd’hui. Cette publication intervient en pleine COP23 qui se déroule à Bonn en Allemagne.
Aucun changement depuis 25 ans
Il y a 25 ans déjà, plus de 1 700 scientifiques, dont une majorité de Prix Nobel de sciences, faisaient paraître une tribune (« World Scientists’Warning to Humanity ») où ils « exhortaient l’humanité à freiner la destruction de l’environnement et avertissaient : « Si nous voulons éviter de grandes misères humaines, il est indispensable d’opérer un changement profond dans notre gestion de la Terre et de la vie qu’elle recèle » », rappelle Le Monde. Ils pointaient du doigt les « dégâts actuels, imminents ou potentiels causés à la planète Terre ». Parmi lesquels la diminution de la couche d’ozone, la déforestation, la destruction de la biodiversité, le changement climatique ou encore la raréfaction de l’eau douce. Selon eux, il était urgent d’effectuer des « changements fondamentaux » car ils craignaient que l’humanité ne pousse l’écosystème au-delà de ses capacités. Pire encore, ils dénonçaient le fait que « nous nous rapprochions rapidement des limites de ce que la biosphère est capable de tolérer sans dommages graves et irréversibles ».
Aujourd’hui, d’autres scientifiques alertent une nouvelle fois l’humanité. De nombreux signaux, déjà préoccupants 25 ans auparavant, se sont aggravés. C’est notamment le cas du changement climatique dont la situation actuelle est qualifiée de « catastrophique ». En cause : « l’augmentation du volume de gaz à effet de serre (GES) dégagés par le brûlage de combustibles fossiles, la déforestation et la production agricole – notamment les émissions dégagées par l’élevage des ruminants de boucherie ». Seul point positif, la couche d’ozone se stabilise légèrement. Les scientifiques plaident également en faveur d’une stabilisation de la population mondiale. Cette dernière a augmenté de deux milliards de personnes depuis 1992.
Réduire le gaspillage et promouvoir le planning familial
Afin de tenter d’éviter le pire, les scientifiques préconisent de mettre en application plusieurs mesures. Parmi lesquelles : réduire le gaspillage alimentaire par l’éducation et l’amélioration des infrastructures, réduire le taux de fécondité en proposant un meilleur accès au planning familial dans des régions où ce service manque, ou encore concevoir et promouvoir de nouvelles technologies vertes. Les chercheurs rappellent que si rien n’est fait, « il sera bientôt trop tard pour dévier notre trajectoire vouée à l’échec, car le temps presse ». Autrement dit, il faut agir dès maintenant.