Environnement : les sandwichs polluent aussi (et beaucoup)

Publié le 25 janvier 2018 à 17:26 Aujourd'hui

Les sandwichs sont aussi néfastes pour la planète. Au Royaume-Uni, la consommation annuelle de ces encas a d’ailleurs le même impact sur l’environnement que l’utilisation de plus de huit millions de voitures par an, selon une nouvelle étude.  

Il est la star des pauses déjeuner et des pique-niques : le sandwich. Selon le site Planetoscope, 74 sandwichs sont achetés chaque seconde en France, soit environ 2,35 milliards chaque année. Outre-Manche, le compteur explose. Selon l’association britannique du sandwich (BSA), 11,5 milliards de casse-croûte sont consommés annuellement, la moitié étant préparée à la maison et l’autre achetée dans les magasins, les supermarchés, les stations-service, etc. Or, cette consommation n’est pas sans conséquence pour l’environnement, selon une étude publiée dans la revue Sustainable Production and Consumption.

Le jambon-fromage fait maison le plus « propre »

Des chercheurs de l’université de Manchester ont calculé l’empreinte carbone de 40 types de sandwichs différents, faits maison et prêts à manger. Ces derniers ont pris en compte plusieurs facteurs : la production, la transformation, la conservation au frais du sandwich, l’emballage, le transport, les déchets, etc. Sans surprise, les sandwichs les plus néfastes pour l’environnement sont ceux contenant des ingrédients d’origine animale, et plus précisément ceux à base de porc (bacon, jambon ou saucisse), de fromage et de crevettes. Le type de casse-croûte le plus gourmand en carbone est celui comprenant des œufs, du bacon et des saucisses, vendu dans le commerce. Le spécial « petit-déjeuner ». Selon les chercheurs, celui-ci génère 1.441 grammes de dioxyde de carbone soit l’équivalent des émissions de CO2 produites par une voiture roulant environ 19 kilomètres. Le plus « green » ? Le bon vieux jambon-fromage fait maison. Chose peu surprenante puisqu’un sandwich préparé par ses soins n’a pas besoin d’être emballé dans du plastique et d’être conservé pendant des heures dans un réfrigérateur. Bien souvent, on le consomme directement ou quelques minutes après l’avoir préparé. Pour les chercheurs, il n’y a pas photo : faire ses propres sandwichs permettrait de réduire les émissions de CO2 de moitié par rapport aux équivalents vendus dans le commerce.

L’impact environnemental des encas n’est donc pas négligeable. D’après la professeure Adisa Azapagic, citée par l’université, la consommation annuelle de sandwichs au Royaume-Uni, soit 11,5 milliards, « génère en moyenne 9,5 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit l’utilisation annuelle de 8,6 millions de voitures ».

Les chercheurs estiment que l’empreinte carbone des sandwichs pourrait être réduite de 50% en modifiant l’emballage, le recyclage des déchets, mais aussi en repoussant leur date de péremption. Par précaution, celle-ci est souvent réduite alors que le produit peut être consommé bien au-delà. D’ailleurs, la BSA estime que cette mesure permettrait d’économiser au moins 2000 tonnes de déchets par an. Les auteurs de l’étude recommandent également de modifier les recettes en réduisant ou en supprimant certains ingrédients qui ont une empreinte carbone très élevée, comme la laitue, la tomate, le fromage et la viande.

Marine VAUTRIN

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