Facebook : la police belge déconseille d’utiliser les nouvelles réactions
Publié le 17 mai 2016 à 15:23 Aujourd'hui
Les nouvelles réactions de Facebook ne sont pas au goût de la police belge qui y voit en effet une sorte d’intrusion dans la vie privée des internautes.
Facebook présentait fin février dernier une nouvelle fonctionnalité sur le réseau social. En plus du bouton « J’aime », les internautes pouvaient désormais réagir aux publications autrement, grâce à des icônes exprimant la colère, la tristesse, la surprise, le rire ou encore l’amour. Si beaucoup ont salué l’arrivée de ces emoji, la police belge n’est pourtant pas du même avis.
Sur le site de la Police fédérale de Belgique, une tribune publiée mercredi dernier, accompagnée d’une vidéo intitulée « Surfons tranquille : Facebook, nouvelle intrusion dans votre vie privée », met en garde les utilisateurs contre ces extensions du « Like ». Pour les autorités belges, c’est une manière pour Facebook « d’améliorer la collecte des informations qui nous concernent ». Elles rappellent en effet que « Facebook est aussi un champion du marketing ». Ainsi, « il dispose désormais d’un moyen qui lui permet de mesurer nos réactions face aux publications de nos amis ou des pages que nous suivons. Et désormais, en plus de vous permettre d’exprimer vos sentiments, ces petites icônes vont aussi l’aider à vérifier l’efficacité des publicités qui sont présentes sur votre profil », comme l’explique l’expert Olivier Bogaert.
Pourquoi 6 emoji sur Facebook ?
La police belge s’est penchée sur la question du nombre d’émotion limité à six, suite à des interrogations de la part des utilisateurs. « Facebook compte sur le fait que vous exprimerez plus facilement votre pensée ce qui permettra aux algorithmes tournant en arrière-plan de mieux vous cibler. Grâce à vos clics, il sera possible de déterminer ceux des contenus qui vous mettent de bonne humeur. Cela va donc aider Facebook à trouver l’emplacement idéal, sur votre profil, lui permettant d’afficher un contenu qui pourra éveiller votre curiosité mais également de choisir le moment pour vous le présenter », peut-on lire sur le site.
L’expert explique que Facebook réalise des statistiques en se basant sur les clics. Le réseau social peut ainsi vendre toujours plus sur des publicités génératrices d’émotions. En d’autres termes, on consomme davantage lorsqu’on est heureux : « S’il apparaît que vous êtes dans une phase de bonne humeur, il pourra donc en déduire que vous êtes plus réceptif et pourra vendre des espaces en expliquant aux annonceurs qu’ils auront ainsi plus de chance de vous voir réagir ». Les contenus qui rendent triste ou en colère seront quant à eux dissimulés.
Mésentente entre Facebook et la Belgique
Facebook Belgique est accusé de tracer les activités des internautes qui n’utilisent pas le réseau social, par un cookie dénommé « Datr ». La CNIL belge l’avait poursuivi devant le tribunal de Bruxelles le sommant d’arrêter ces pratiques. Dans un communiqué, elle avait expliqué que « Facebook place des cookies qui retiennent qu’un internaute a visité une page Facebook, par exemple celle d’un ami, mais aussi qu’il a visité la page d’une chaîne de magasins, d’un parti politique, d’un groupe d’entraide ou d’une autre association ».
Pour Facebook, il s’agissait de protéger les contenus des utilisateurs ou de réduire le nombre de faux comptes. Suite à la décision de la justice, Facebook avait décidé en décembre 2015 que les contenus publics ne pourraient plus être visibles par les internautes non inscrits.