Réchauffement climatique : un paquebot traverse l’Arctique pour la première fois

Publié le 23 août 2016 à 9:00 Aujourd'hui

Un paquebot de luxe a entamé sa croisière, avec 1 000 passagers à bord, en provenance de l’Alaska vers New York. Une traversée qui fait polémique car si elle est possible, c’est par le réchauffement climatique et la fonte des glaces.

Le 15 août dernier, le Crystal Serenity, un luxueux paquebot a pris le large vers New York. Ce bateau de croisière, qui a entamé sa traversée à Anchorage, en Alaska, devrait arriver le 16 septembre prochain sur la côte Est des États-Unis. À son bord, 1 000 passagers prêts à découvrir les impressionnantes banquises de l’Arctique en naviguant entre les îles du Grand nord canadien, une première selon le Washington Post. Car jusqu’ici seuls les brise-glaces peuvent traverser l’Arctique.

Sur son site Crystal Cruises, le croisiériste promet une « exploration historique et légendaire » avec vue sur les grands glaciers et les fjords mais aussi sur les animaux aquatiques. Comptez entre 22 000 et 100 000 dollars par personne pour faire partie de cette aventure. Le paquebot devra emprunter le passage du Nord-Ouest, une zone habituellement prise dans les glaces, mais si cette traversée est possible, c’est parce que les glaces ont fondu à cause du réchauffement climatique.

Un voyage à risques

Si le paysage glacial ne laisse place à aucun doute sur la splendeur de la région, faisant le bonheur des touristes, les ONG environnementales sont inquiètes du tourisme de masse qui risque de se développer au pôle nord.

« Ce voyage illustre les risques d’un développement à grande échelle des croisières dans les eaux arctiques. La faune et la flore uniques de l’Arctique sont déjà suffisamment menacées par le changement climatique et la fonte des glaces, sans l’arrivée massive de paquebots géants», déplore WWF, l’association de protection de la nature. Car l’écosystème est fragilisé, notamment par le réchauffement climatique. L’organisation a indiqué avoir « assisté à une fonte record de la glace marine au moins de juin ». Dans cette région, les températures augmentent deux fois plus vite : « La perte de glace marine est une mauvaise nouvelle pour les espèces de l’Arctique comme les ours polaires, le morse et le narval ».

L’autre point noir est la difficulté d’intervention, en cas d’incident. « Il n’existe pas de technologie efficace pour nettoyer les fuites de carburants dans la glace, et peu d’infrastructures prêtes pour faire face à un accident majeur », indique WWF.

Roumaissa Benahmed

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