Les Franciliens ont produit 52 kilos de déchets de moins qu’en 2000
Publié le 22 janvier 2018 à 16:43 Aujourd'hui
En 2015, chaque Francilien a produit 454,3 kilos de déchets, contre 506,5 en 2000 selon le dernier rapport de l‘Observatoire régional des déchets d’Île-de-France publié ce lundi 22 janvier 2018.
Les déchets envahissent notre quotidien. Selon les chiffres de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), les Français ont produit en moyenne 324 millions de tonnes de déchets en 2014. Ce qui représente environ 511 kilos par habitant, estime Eurostat. Cependant, tous ne produisent pas le même nombre de déchets. Les Franciliens en émettent moins que la moyenne. Selon le dernier rapport de l’Observatoire régional des déchets d’Île-de-France (ORDIF) publié ce lundi, les collectivités franciliennes ont collecté 5,48 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés (DMA) en 2015. Cela correspond à une baisse de près de 97 600 tonnes par rapport à 2014, soit de 9,9 kilos par habitant. Mieux encore, en l’espace de 15 ans, le nombre de déchets par habitant est passé de 506,5 kilos à 454,3 kilos, soit une diminution d’un peu plus de 52 kilos. « Il y a aujourd’hui, culturellement, une vraie prise de conscience de la nécessité de réduire ses déchets. Trier est devenu quelque chose de normal », explique au Parisien le directeur de l’ORDIF, Helder de Oliveira, ajoutant que de nos jours, « on jette moins. Le compostage domestique ou de quartier a fait son apparition. Phénomène récent, les ressourceries, les bourses d’échange ou les dons aux associations permettent aussi de recycler des objets qui ne servent plus ».
Comprenez par déchets ménagers assimilés (DMA), les ordures ménagères assimilées ou « OMA » (l’ensemble des déchets produits quotidiennement par les ménages et les professionnels) et les déchets occasionnels (déchets verts issus de l’entretien des jardins, déchets dangereux des ménages, DEEE, encombrants, déchets de construction et de démolition, etc.).
De plus en plus de déchets de produits recyclés
Concrètement, cette baisse est principalement liée à celle des ordures ménagères résiduelles (OMr). En 2015, 3,49 millions de tonnes d’OMr ont été collectées en Île-de-France, soit 0,04 million de tonnes en moins qu’en 2014. Par habitant, cela représente 289 kilos en 2015 contre 293 kilos en 2014 (-4,6 kilos / habitant). Par rapport à 2000, il s’agit même d’une baisse de 108 kg / habitant. Sur la même période, les déchets de produits recyclables, à savoir le verre et les emballages papier, ont respectivement augmenté de 4 et 16 kilos par habitant. Quant aux déchets occasionnels, ils ont diminué de 5,5 kilos par habitant entre 2014 et 2015 et représentent environ 110 kilos par personne.
Aujourd’hui, la poubelle moyenne annuelle du Francilien contient notamment 0,5 kg de bio-déchets, 20 kg de verre, 35 kg d’emballages et papiers, et 289 kg d’ordures ménagères résiduelles.
Une répartition inégale des déchetteries
Malgré de tels résultats, des disparités entre les départements existent. Les Hauts-de-Seine font figure d’exemple avec seulement 359 kilos par habitant. Vient ensuite le Val-de-Marne avec seulement 406 kilos par habitant. La Seine-Saint-Denis, Paris, et les Yvelines se tiennent dans un mouchoir de poche puisqu’en 2015 leurs habitants ont respectivement émis 454, 460 et 475 kilos de DMA. Les mauvais élèves de la région sont le Val d’Oise (493 kilos/ habitant), l’Essonne (494 kilos / habitant) et la Seine-et-Marne (512 kilos / habitant). Cependant, ce n’est pas forcément eux qui font le moins d’efforts. Ceux qui réduisent le plus leurs déchets habitent dans la Grande Couronne. En l’espace d’un an, les Essonniens et les Seine-et-Marnais ont réduit leur DMA de 23 et 26 kilos. A contrario, les Parisiens sont ceux qui ont fourni le moins d’efforts puisqu’ils ne produisent que 2 kilos de moins qu’en 2014. Concernant la collectivité du Val-de-Marne, elle a collecté 0,5 kilo de DMA par habitant en plus.
Si les efforts sont inégaux et encore peu nombreux dans certains départements, ce n’est pas le fruit du hasard. En France, il y a une déchetterie pour 14 000 habitants en 2015, contre 69 000 en Île-de-France la même année. Pire encore, dans la métropole du Grand Paris, il n’y en aurait qu’une pour 149 000 habitants. « 75% du parc de déchetteries fixes franciliennes se situe actuellement en Grande Couronne », précise le rapport. Dans les faits, sur les 174 décharges, 130 se situent dans la Grande Couronne (Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Val d’Oise) et seulement 44 « en zone centrale », à savoir à Paris, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. Cela est dû à la « pression foncière plus élevée en zone centrale ». Par ailleurs, le nombre des décharges est resté stable en 2015 puisqu’une déchetterie a ouverte à Massy tandis que celle du SIDRU à Saint-Germain-en-Laye a fermé au 31 décembre 2015.