Les fruits et légumes ont coûté moins cher cette année

Publié le 24 août 2017 à 11:54 Aujourd'hui

Selon une enquête de Familles Rurales, les prix des fruits et légumes ont nettement baissé cet été. En moyenne, un kilo de fruits a coûté 3,76 euros et celui des légumes 2,14 euros.

Vous l’aviez sûrement remarqué, les produits maraîchers étaient moins chers que l’été dernier. Selon le dernier baromètre établi par Familles Rurales et publié ce jeudi 24 août, les prix des fruits et légumes ont enregistré une baisse importante. Il faut dire qu’en 2016, ils avaient atteint des records à cause des conditions météorologiques peu clémentes (inondations). Entre 2016 et 2017, les fruits et légumes ont chuté de -8% et les légumes de -7%. Les consommateurs ont ainsi dépensé en moyenne 3,76 euros pour un kilo de fruits (4,1 euros en 2016) et 2,14 euros (4,1 euros) pour un kilo de légumes.

Les abricots en baisse, les tomates en hausse

L’association a relevé les prix de huit fruits et huit légumes issus de l’agriculture conventionnelle et de l’agriculture biologique, dans quatre types de surfaces de vente : hyper/supermarchés, hard-discounts, marchés et magasins spécialisés bio. Les fruits qui ont le plus baissé cette année sont l’abricot (-26%), la pêche (-16%), la cerise (-15%) et le melon (-10%). En revanche, la facture a été plus salée pour les poires (+5%), les pommes (+3%) et les fraises (+2%). Ces fruits rouges ont d’ailleurs atteint leur « niveau de prix le plus élevé depuis 10 ans », note Familles Rurales. 7,85  euros le kilo ! La hausse la plus importante revient à la tomate : +8%. Du côté des légumes, la note a été plus douce pour les pommes de terre avec un prix en recul de 22%. Même chose pour les courgettes (-20%), les carottes (-16%) et les poivrons (-11%).

Cette année, le bio est resté stable (+0,1%) pour les fruits, et les légumes progressent de 3%. Toutefois, ces produits sont toujours près de deux fois plus chers que leurs équivalents en agriculture conventionnelle. En moyenne, il faut compter 6,96 euros pour un kilo de fruits bio et 4,21 euros pour un kilo de légumes bio. Pour les fruits, ce sont les poires qui ont le plus augmenté (+12%) et les abricots (+10%). Concernant les légumes, ce sont les salades qui ont vu leur prix s’envoler, avec une hausse de 21%.

Les prix des fruits et légumes ont certes baissé en 2017 mais sur les dix dernières années, la tendance est à l’augmentation. « Sur 10 ans, le prix de notre panier de fruits a augmenté de +16%, soit plus vite que l’inflation (12,2% sur la même période) contrairement à notre panier de légumes qui a augmenté de +7% « seulement » », indique l’association.

Le hard-discount toujours moins cher

Où acheter le moins cher ? Sans surprise, c’est du côté des hard-discounts que les prix des fruits et légumes sont les moins onéreux. Dans son baromètre, pour un panier contenant un kilogramme de tous les fruits et légumes du panel (8 fruits et 8 légumes), Famille rurales indique avoir dépensé dans les hard-discounts 46,3 euros et 48,6 euros dans les hyper et supermarchés. Au marché, le panier est revenu à 55,3 euros, soit 6 euros de moins que l’année dernière.

Autre enseignement : les fruits et légumes français restent toujours moins chers que ceux en provenance de l’étranger. « 10 fruits et légumes français sur 16 sont moins chers ou légèrement plus chers (inférieur à 0,2 € le kilo) que les fruits et légumes d’origine étrangère », précise Familles Rurales.

Les fruits et légumes transformés pointés du doigt

L’association estime qu’il est « possible de manger 5 fruits et légumes, même avec un budget contraint ». Reste que les Français, notamment les jeunes, suivent de moins en moins les préconisations portées par les pouvoirs publics de « consommer 5 fruits ou légumes / jour et / personne », comme le révélait en juillet dernier une étude du Crédoc. De nombreux consommateurs seraient, par ailleurs, de plus en plus friands de « prêt à consommer » : soupes industrielles, jus / nectar de fruits… pour satisfaire aux recommandations du Programme national de nutrition santé (PNSS). Familles Rurales s’inquiète, « non pas de ces tendances de consommation de fruits et légumes transformés qui répondent à un besoin de praticité, mais du contenu de certaines recettes. En effet, certains de ces produits sont malheureusement souvent trop gras, trop sucrés, trop salés », déplore-t-elle. L’association profite des états généraux de l’alimentation, qui se sont ouverts fin juillet, pour appeler à « une réflexion » sur la composition des produits transformés. Pour Familles Rurales, les industriels doivent revoir leurs recettes. « La consommation de fruits et légumes frais reste un enjeu de santé publique majeur », rappelle-t-elle.

Marine VAUTRIN

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