Huile d’olive : une bouteille sur deux est non conforme
Publié le 24 septembre 2018 à 11:38 Aujourd'hui
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené une enquête sur l’huile d’olive. Les résultats sont alarmants : près d’une huile d’olive sur deux vendues en France en 2016 n’était pas conforme à la législation.
L’huile d’olive fait partie des produits incontournables en cuisine. Mais l’enquête de la Direction générale de concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), publiée vendredi 21 septembre, a de quoi faire bondir : près d’une huile d’olive sur deux vendues en France en 2016 n’était pas conforme à la législation.
Les enquêteurs de la DGCCRF ont contrôlé 286 établissements : distributeurs, sites Internet, grossistes et négociants, producteurs, marchés et foires. « 42% d’entre eux présentaient des anomalies (jusqu’à 59 % pour les sites Internet », révèle la Répression des fraudes. Sur les 139 échantillons d’huile d’olive analysés, 48% d’entre eux n’étaient pas conformes à la réglementation. « Il s’agissait majoritairement d’huiles d’origine étrangère présentant des défauts de qualité qui ont entraîné leur reclassement dans une catégorie de produits de qualité inférieure », précise la DGCCRF. Un échantillon sur quatre a été déclaré « à surveiller ».
Des étiquettes trompeuses
La plupart des manquements observés par les enquêteurs portaient sur l’étiquetage des produits : absence d’indication de l’origine, défaut de mentions obligatoires dont le volume net et la catégorie d’huile, absence de la mention de conservation, présence d’allégations nutritionnelles et de santé non autorisées, usurpation du logo Appellation d’origine protégée (AOP). Certaines bouteilles portaient des indications fantaisistes comme telles que « provenant des meilleurs terroirs européens ». Les enquêteurs ont aussi trouvé cinq huiles d’olive falsifiées par l’adjonction d’huiles raffinées de tournesol et/ ou de colza. « Un échantillon contenait des résidus de pesticides en dépit de la mention d’une absence de « résidus de traitement ». »
Trois arrêtés préfectoraux de destruction
La DGCCRF a dressé 17 procès-verbaux pour « défauts d’étiquetage », 39 injonctions de « mise en conformité de l’étiquetage » et 71 avertissements pour « étiquetages non conformes ». Un arrêté préfectoral de destruction a également été adressé à une entreprise qui commercialisait une huile d’olive déclassée en lampante (de qualité inférieure). Et deux autres arrêtés ont été pris à l’encontre de deux grossistes pour leur imposer le rappel et la destruction d’huiles achetées auprès de la même entreprise de négoce et vendues sous la dénomination « huile d’olive vierge extra », alors qu’il s’agissait d’un mélange d’huiles végétales.