L’Energy Observer entame son tour du monde zéro carbone

Publié le 6 juillet 2017 à 17:53 Demain

Faire le tour du monde en totale autonomie énergétique et sans émission de gaz à effet de serre ni particules fines, tel est le pari de l’équipe d’Energy Observer. Ce bateau exceptionnel a fait sa première escale à Paris.

On vous en parlait en janvier (ici). Après quatre ans de chantier et de tests, l’Energy Observer s’est enfin lancé au départ de Saint-Malo le 26 juin dernier. À la barre, Victorien Erussard, officier de marine et coureur au large, et Jérôme Delafosse, scaphandrier professionnel et réalisateur de documentaires.

C’est sous un grand soleil que le « Solar Impulse des mers » est arrivé mardi 4 juillet à Paris. Ce bateau propulsé à l’hydrogène et aux énergies renouvelables a été inauguré ce jeudi 6 juillet en présence du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, et de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Celui-ci est enfin prêt à réaliser son tour du monde ! Eh oui, après une série d’étapes en France, l’équipage partira naviguer sur tous les océans et les mers du monde afin de promouvoir les énergies propres.

Un bateau hors-norme

Pour rappel, l’Energy Observer est la deuxième version d’un bateau de course construit en 1983 au Canada, et qui fût en son temps le premier à passer la barre des 500 milles en 24 heures. Aujourd’hui, celui-ci s’est débarrassé de sa voile, il ne lui reste plus qu’un « kite »(une aile volante de 50 mètres) qui lui permet d’utiliser le vent mais aussi de produire de l’énergie. Mais il est surtout le premier bateau capable de produire son propre hydrogène à partir de l’eau de mer. Et ce n’est pas tout ! L’Energy Observer est équipé de panneaux solaires répartis sur 130 mètres carrés de surface mais aussi de deux éoliennes à axe verticale, d’une aile de traction intelligente et de deux moteurs électriques réversibles en hydrogénérateurs.

« C’est un rêve qui aboutit. On me demande souvent pourquoi on ne fait pas un bateau à voile… Mais cela fait des millénaires qu’on sait naviguer avec un bateau à voile ! Nous, on veut montrer que l’écologie, ce n’est pas vivre en ermite dans le désert. Ce sont des solutions high-tech que l’on souhaite voir se développer dans les années à venir », explique Victorien Erussard, capitaine de l’Energy Observer, à l’AFP

Un voyage de six ans

Le bateau high-tech et 100% vert va voguer sur les mers pendant six ans. Durant ces longues années, l’équipage sera chargé de promouvoir ces technologies auprès des citoyens, des industriels et des décideurs. « On souhaite vraiment que ça devienne une Calypso des temps modernes. J’ai été élevé à la soupe Cousteau et Piccard. Ce serait un grand honneur de pouvoir reprendre le flambeau », indique Jérôme Delafosse, chef d’expédition.

Pour le moment, l’Energy Observer restera à Paris jusqu’au 15 juillet. C’est d’ailleurs la première étape des 101 points de ce tour du monde sans émission de CO2 bien sûr. Le bateau prendra le large direction Boulogne-sur-Mer puis Cherbourg, Nantes et Bordeaux avant de rejoindre l’Espagne, le Portugal et enfin le reste du monde. Vous pouvez suivre toutes les escales sur le site de l’expédition, ici. Et pour les plus curieux, il est possible d’observer sa position en temps réel !

D’ailleurs, pour les parisiens qui souhaitent voir ce bijou écolo, le bateau se trouve actuellement dans le port du Gros Caillou dans le VIIe arrondissement de Paris, près de la Tour Eiffel.

Alice Glaz

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