Londres va davantage taxer les véhicules polluants

Publié le 23 octobre 2017 à 11:02 Aujourd'hui

À partir de ce lundi 23 octobre 2017, les véhicules ne respectant pas les normes européennes en matière de pollution vont devoir payer une nouvelle taxe. Celle-ci vient s’ajouter à une autre datant de 2003. 

Lutter contre la pollution atmosphérique est un enjeu majeur pour nos sociétés. D’ailleurs, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en septembre 2016, 92% de la population mondiale vit dans une zone où les niveaux de pollution dépassent les limites préconisées par l’agence. C’est pourquoi il est urgent d’agir. Paris l’a bien compris et a récemment mis en place les vignettes Crit’Air, obligatoires sous peine d’une amende depuis le 1er juillet 2017. La capitale compte aller plus loin et « fixe pour ambition la fin des moteurs diesel à Paris en 2024 et à essence en 2030 », explique la mairie dans un communiqué. Londres a également compris cette problématique. À partir de ce lundi 23 octobre, les voitures les plus polluantes sont pointées du doigt et devront payer une nouvelle taxe afin de circuler dans le centre-ville.

Les plus polluants taxés à 21,50 livres

Sont concernés par cette taxe baptisée « T-charge » ou « Toxicity-charge », les véhicules diesel et à essence mis en circulation avant 2006 ainsi que ceux ne répondant pas aux normes européennes sur la pollution de la directive « Euro 4 » adoptée en 2005. Selon l’organisme public des transports londoniens, près de 10 000 conducteurs seront impactés. Cette « T-charge », d’une hauteur de 10 livres (11,22 euros), s’appliquera toute la semaine entre 7h00 et 18h00 à chaque fois qu’un véhicule polluant entrera dans le centre-ville de la capitale britannique. Cette taxe s’ajoute à celle du péage urbain (« Congestion charge ») instaurée en 2003. Il s’agit d’un droit de circulation qui frappe certaines catégories de véhicules entrant dans le centre-ville. Le but est de lutter contre les embouteillages. Concrètement, les conducteurs circulant dans le cœur de Londres pendant la journée, en semaine, doivent payer une taxe de 11,50 livres (12,90 euros). Désormais, les Londoniens les plus polluants vont devoir payer 21,50 livres (24,12 euros) pour rouler dans le centre-ville.

D’ici 2019-2020, la mairie de Londres souhaite durcir davantage ces mesures en mettant en place une autre taxe. Celle-ci remplacera la « T-charge » et interdira les véhicules diesel de plus de quatre ans, et treize ans pour ceux à essence, d’accéder au centre-ville sous peine d’une taxe de 12,50 livres. Interrogé par la BBC, le maire de Londres Sadiq Khan se défend de cette mesure onéreuse, « la T-Charge vise à modifier le comportement des conducteurs, pas à faire de l’argent ».

Protéger la santé des Londoniens

Alors que les conducteurs concernés s’en plaignent, 75% approuvent cette mesure visant à protéger l’environnement et la santé des Londoniens. Selon une étude de la King’s College de Londres publiée en 2015, pas moins de 9 500 personnes meurent chaque année à cause d’une mauvaise qualité de l’air. Pour la mairie de Londres, il était donc urgent d’agir. Dans un communiqué, Sadiq Khan se félicite de cette mesure : « en tant que maire, je suis déterminé à agir rapidement pour aider à assainir l’air mortel de Londres. Le niveau scandaleux de la crise de santé publique à laquelle Londres est confrontée nécessite une réponse. » La Cour suprême britannique a d’ailleurs jugé que la politique du pays en matière de pollution de l’air n’est pas conforme aux règles de l’Union européenne.

Marie Bascoulergue

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