La maladie du « foie gras humain » : une épidémie mondiale

Publié le 10 mars 2017 à 16:32 Aujourd'hui

La maladie du foie gras humain, ou la « NASH » est depuis 2012 reconnue comme une maladie à part entière. D’ici 2020, elle pourrait devenir la première cause de greffe de foie et pourrait toucher plus d’un Français sur dix. La cause ? Notre alimentation et notre mode de vie.

Encore peu connue, la NASH (Non Alcoolique Steato Hepatitis), soit la stéatose hépatique non alcoolique, est une maladie du foie caractérisée par une nécrose, une inflammation et une dégénérescence des cellules hépatiques. C’est une maladie dite « silencieuse » car elle se développe sans symptômes si ce n’est une fatigue qui arrive en général lorsqu’il est déjà trop tard. Dans les cas les plus graves, elle peut évoluer en cirrhose ou pire en cancer du foie (au faible taux de survie) pour  5 % des patients atteints.

Bientôt la première cause de greffe de foie ?

Selon la biotech française Genfit, cette maladie touche de plus en plus de monde. 25 % de la population générale serait atteinte ainsi que 70 % des personnes diabétiques et obèses. Face à cette expansion, les médecins et autorités sanitaires s’inquiètent et s’attendent à ce que la NASH devienne la première cause de greffe de foie d’ici 2020.

Le surpoids en cause

Cette maladie du foie est intimement liée à une autre épidémie mondiale : l’obésité. Elle est due à une accumulation de graisse dans le foie qui provient d’une mauvaise alimentation et d’un manque de sport. On la retrouve chez les canards gavés pour obtenir du foie gras. En lien avec les boissons chimiques qui sont l’une des premières causes de surpoids dans le monde, la NASH est aussi surnommée « la maladie du soda ».

Aucun traitement connu

Seule une biopsie du foie permet d’établir un diagnostic certain, et actuellement, il n’existe aucun traitement pour lutter contre la NASH. Cependant, afin d’éviter les risques, prévenir son apparition et ralentir son évolution, il suffit de soigner son hygiène de vie : Il est conseillé de faire plus d’exercice en pratiquant une activité physique régulière et de manger plus sainement en évitant les sucres et les graisses.

Pour sensibiliser le grand public à cette épidémie, autant la population que les professionnels de la santé, Genfit a créé un fond de dotation de 1,5 million d’euros. Selon les scientifiques, il est important de lever le voile sur cette pathologie afin d’améliorer le dépistage, la prise en charge et la recherche de traitement.

Maguelonne Rigal

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