Des microplastiques dans les sels de table
Publié le 6 juin 2017 à 10:30 Aujourd'hui
Des chercheurs malais ont analysé 17 marques de sel provenant de 8 pays dont la France. Toutes contenaient des microplastiques sauf une.
Chaque année, entre 8 et 10 millions de tonnes de plastique seraient déversées dans les mers et océans du globe. Une pollution qui a pour conséquence la formation d’immenses plaques constituées de fragments de plastique qui convergent dans un tourbillon de courants marins : les gyres océaniques. Un se situe dans l’Océan Pacifique et les quatre autres principaux se trouvent dans l’Océan Indien, le Pacifique Sud, l’Atlantique Nord et Sud. Ces microplastiques représentent une menace pour les animaux mais aussi pour l’Homme car ils s’intègrent peu à peu à la chaîne alimentaire. Pour preuve, ces derniers se retrouvent dans les fruits de mer mais aussi… dans notre sel de table, selon une étude malaisienne publiée en avril dernier dans la revue Scientific Reports.
Seule une marque y échappe : elle est française
Des chercheurs ont analysé 17 marques de sel de table provenant d’Australie, d’Iran, du Japon, de Nouvelle-Zélande, du Portugal, d’Afrique du Sud, de Malaisie et de France. L’étude ne cite pas les noms des marques mais toutes, sauf une, contiennent des microplastiques. Celle exempte de ces polluants est française ! Seul indice communiqué : ce sel est contenu dans un bocal en verre. Les cinq autres marques françaises analysées en contenaient bel et bien.
Les microplastiques proviennent de différentes sources. Il y a en effet les déchets plastiques abandonnés par les bateaux de pêche et les touristes, mais ces polluants viennent aussi des lessives ou encore de nos produits cosmétiques contenant des microbilles de plastique. On les retrouve notamment dans les crèmes, les gommages, les gels douche et les dentifrices. Selon une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology et citée par le Huffington Post, plus de 8 000 milliards de microbilles de plastique « s’invitent dans les habitats aquatiques chaque jour ». Il y a donc urgence.
Bonne nouvelle : à compter du 1er janvier 2018, les microbilles dans les produits d’hygiène seront interdites. Seuls les produits ayant« des particules d’origine naturelle non susceptibles de subsister dans les milieux, d’y propager des principes actifs chimiques ou biologiques ou d’affecter les chaînes trophiques animales », seront toujours autorisés, précise un décret paru le 8 mars dernier. Ce qui est le cas, par exemple, des gommages contenant des noyaux d’abricots.
La quantité retrouvée dans les sels est infime et ne représente aucun danger pour la santé. Mais pour encore combien de temps ?