Le monde croule sous les déchets électroniques

Publié le 18 décembre 2017 à 13:04 Aujourd'hui

Un récent rapport réalisé par l’Union internationale des télécommunications et l’Association internationale des déchets solides, en collaboration avec les Nations Unies, et publié le 13 décembre 2017, révèle que le nombre en volume de déchets électroniques a augmenté de 8% entre 2014 et 2016. Ce qui représente 44,7 millions de tonnes d’ordures au total.

Actuellement, vous êtes surement sur votre portable, ordinateur ou tablette. Ces objets électroniques, très appréciés dans le monde entier, sont devenus monnaie courante dans notre société. Mais au moindre bug, ou lors de la sortie d’un modèle plus récent, nous avons la fâcheuse habitude de jeter nos anciens appareils électroniques. D’ailleurs, en France, l’ensemble des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) est estimé par l’Ademe à 1,5 million de tonnes en 2014. Dans le monde, le nombre de ces ordures atteignait 41,8 millions de tonnes la même année. Malheureusement, ce phénomène croît considérablement. Selon le rapport Global E-waste Monitor 2017, publié le 13 décembre dernier, 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générées en 2016 (6,1 kilos par habitant en moyenne), soit 8% de plus que deux ans auparavant. Autrement dit, cette année-là, la planète a produit l’équivalent (en poids) de 4 500 tours Eiffel ou encore près de neuf pyramides de Gizeh. Une nouvelle d’autant plus alarmante car si rien n’est fait, le volume de ces déchets pourrait croître d’encore 17% pour atteindre 52,2 millions de tonnes d’ici à 2021.

Comprenez par « déchets électroniques » tous les équipements électriques et électroniques (DEEE), ainsi que leurs composants, jetés par son propriétaire qui n’a aucunement l’intention de les réutiliser. On retrouve donc les lampes, l’électroménager, (frigo, aspirateurs, etc.) les écrans de télévision ou encore les appareils high-tech comme les imprimantes ou les portables.

L’Europe pollue mais recycle énormément

Toutes les régions du monde ne sont pas égales face à la production de ces déchets. Parmi les plus mauvais élèves, l’Océanie. Les habitants de ces 13 pays du monde ont produit en moyenne 17,3 kilos de déchets (23,6 kilos en Australie contre 0,8 kilo aux îles Kiribati). Les Européens (Russie incluse) ne sont pas en reste puisque chacun d’entre eux a produit en moyenne 16,6 kilos de déchets. Gros bémol pour la Norvège. Chaque habitant a produit 28,5 kilos d’ordures cette année-là. En revanche, l’Albanie, le Bosnie Herzégovine, ou encore la Moldavie font figure de bons élèves. Leurs habitants ont respectivement généré en 2016, 7,1 kilos, 6,5 kilos et 1,8 kilo de déchets électroniques. Ces deux régions du monde sont celles qui produisent le plus ces ordures, devant l’Afrique (1,9 kilo par habitant), l’Asie (4,2 kilos par habitant) et l’Amérique (11,6 kilos par habitant).

Ces résultats en constante augmentation inquiètent, d’autant plus que le taux de recyclage, lui, reste faible. Au total, seulement 20% des 44, 7 millions de tonnes de déchets électroniques produits en 2016 ont été collectées puis recyclées. Le reste a été envoyé dans des décharges, incinéré ou enfoui dans le sol. Mais toutes les régions ne fournissent pas les mêmes efforts concernant la collecte et le recyclage de ces déchets. L’Europe fait figure de modèle puisqu’elle collecte 35% de ces déchets électroniques. Elle est loin devant l’Amérique (17%), l’Asie (15%), l’Océanie (6%) et l’Afrique (0%). Malgré tout, le rapport révèle qu’en 2017, 67 pays ont mis en place une politique nationale de recyclage des déchets électroniques, contre 61 en 2014. Autrement dit, de plus en plus de pays s’engagent en faveur de l’environnement. D’ailleurs, les deux pays les plus peuplés au monde et les plus pollueurs, à savoir la Chine et l’Inde, ont eux aussi mis en place ce genre de programme, ce qui pourrait à terme changer ce bilan.

Marie Bascoulergue

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