Le nouvel étiquetage nutritionnel ne convainc pas l’Anses
Publié le 15 février 2017 à 12:30 Aujourd'hui
Dans un avis publié mardi 14 février, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) émet de gros doutes quant à la pertinence des nouveaux systèmes d’étiquetage nutritionnel. Selon elle, ils sont inefficaces.
Un nouvel étiquetage nutritionnel simplifié, avec des couleurs ou logos, devrait bientôt voir le jour. Prévu par la loi Santé et voté en décembre 2015, ce dispositif a pour objectif de mieux informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle d’un produit afin de réduire les maladies chroniques telles que l’obésité ou le diabète notamment. Plusieurs systèmes sont à l’étude dont le Nutri-couleurs, le Nutri-repères, le Nutri-score et le SENS. Mais sont-ils vraiment pertinents ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié, mardi 14 février, son avis sur la question et ses conclusions ne sont pas optimistes. Selon elle, rien ne prouve que les nouveaux systèmes d’étiquetage nutritionnel seront efficaces pour faire diminuer les maladies chroniques en France. L’Anses a analysé la façon dont ces systèmes ont été construits et leur capacité à « orienter le comportement du consommateur ». Elle s’est penchée sur les quatre systèmes testés dans 40 supermarchés français à la fin de l’an dernier, ainsi que sur le système « Health Star Rating », utilisé en Australie et en Nouvelle-Zélande. « En l’état actuel des connaissances, la pertinence nutritionnelle dans une perspective de santé publique des systèmes d’information nutritionnels examinés n’est pas démontrée », affirme l’Agence.
L’intérêt informatif «n’est plus à prouver »
L’avis de l’Anses est loin d’être partagé par les associations de consommateurs. Selon l’UFC-Que Choisir, « l’intérêt informatif de l’étiquetage nutritionnel n’est plus à prouver », indique-t-elle dans un communiqué. L’association cite notamment plusieurs études dont de l’INRA démontrant « la pertinence des dispositifs de couleur ». « En un clin d’œil ces étiquetages permettent d’apprécier la qualité nutritionnelle d’un aliment, de la situer par rapport à ses concurrents ou encore de déjouer les techniques du marketing usant d’arguments faussement nutritionnels ». L’UFC-Que Choisir souhaite que » le gouvernement se positionne rapidement sur le modèle officiel retenu ».
Le ministère de la Santé publiera début avril le décret définissant le système d’étiquetage choisi. Ce dernier sera facultatif. Il appuiera son choix sur le rapport du comité de pilotage du test dans les supermarchés, attendu « mi-mars », ainsi que sur un nouvel avis de l’Anses.
Retrouvez l’avis intégral de l’Anses ici.