Nouvelle vidéo choc : L214 dénonce l’élevage des poules en cage

Publié le 14 mai 2018 à 11:30 Aujourd'hui

L’association de défense animale L214 publie lundi 14 mai 2018 une vidéo montrant la maltraitance des poules encagées de la filiale Matines, leader du secteur de l’œuf. Pour mettre fin à ce carnage, les citoyens sont appelés à signer une pétition.

L’élevage de poules en cage est une pratique encore courante mais décriée par les associations et les citoyens. En effet, l’élevage en batterie est un mode d’élevage intensif qui se fonde sur l’exploitation des animaux. Entassées les unes sur les autres, les poules se piquent et dépérissent sans avoir ne serait-ce que l’espace de se retourner. Pour être épanoui, l’animal à plume a pourtant besoin de 4 à 5 mètres carrés d’espace individuel minimum. Selon un sondage YouGov réalisé cette année, 90 % des Français se montrent favorables à l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses. En décembre 2017, 21 associations avaient publié une lettre ouverte à Emmanuel Macron intitulée « Stop à l’élevage de poules en cage ! ». Le même mois, les États généraux de l’alimentation (EGA) avaient conclu à la nécessaire interdiction de ce type d’élevage. Ce lundi 14 mai, L214 a rendu publiques les images choquantes d’un site d’élevage industriel de 460 000 poules pondeuses dans la Somme. Ce dernier produit des œufs pour Matines, premier producteur d’œufs français, avec 3 milliards d’œufs par an.

Tournées début avril 2018, les images témoignent des conditions de vie misérables des poules pondeuses dans les cages. Comme l’explicite L214 : « des dizaines de milliers de poules sont enfermées dans des centaines de cages empilées et alignées dans d’immenses bâtiments fermés. La promiscuité favorise les comportements d’agression et de piquage. Après seulement quelques mois dans les cages, l’état de santé des poules est dégradé, certaines sont fortement déplumées, d’autres agonisent piétinées par leurs congénères, de nombreuses sont mortes ». Des normes affolantes qui ne sont toutefois pas remises en cause par l’exploitant. Contacté par Libération, « ce dernier estime que son élevage « répond aux normes du bien-être animal », ce qui a été validé par « cinq audits » ». « Si des cadavres jonchent le sol, c’est, dit-il, «normal» ». En France, les contrôles ne sont pas exigeants. Le Canard enchaîné révélait dans son édition du 16 août 2017 que seuls 677 œufs sur 14,3 milliards avaient été contrôlés en 2016.

C’est la troisième fois que l’association L214 épingle un élevage de Matines. En 2016, son enquête avait conduit à la fermeture d’un élevage de 200 000 poules encagées dans l’Ain. Cette semaine, elle prévoit de publier deux autres vidéos chocs : jeudi 17 mai sur un élevage situé en Normandie et dimanche 20 mai sur une enquête tournée en Bretagne qui sera présentée par une personnalité « du grand écran ». Contrairement à Matines certains groupes prennent leurs responsabilités. Aucy, producteur d’un milliard d’œufs chaque année, s’est engagé à l’arrêt total des cages en 2025. Le groupe Danone s’est engagé à ne plus utiliser d’œufs de poules élevées en cage dès l’année prochaine. Aussi, de plus en plus de pays européens s’engagent à interdire l’élevage en cage à moyen terme : « cette interdiction sera effective en Autriche en 2020 et en Allemagne en 2025. En Suisse, l’élevage en cage est interdit depuis fin 1991 ».

L’interdiction des cages en discussion au Parlement le 22 mai

Bien que la suppression des élevages de poules en cage soit une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le gouvernement a rétropédalé à ce sujet. Il refuse d’inscrire l’interdiction dans la loi en invoquant un « plan de filière » et « sa confiance dans les déclarations des interprofessions ». Le mois dernier, le député LR Thibault Bazin a d’ailleurs défendu l’élevage en cage pour les poules, une intervention commanditée par les lobbies aux yeux de l’association L214. Le 22 mai prochain, l’interdiction des cages sera en discussion au Parlement. Le projet de loi « Agriculture : équilibre des relations commerciales dans le secteur agroalimentaire » comporte bien un chapitre nommé « Respect du bien-être animal » mais est vide de mesures sur les conditions de vie, de transport ou de mise à mort des animaux. Comme le souligne L214, les amendements de défense animale ont tous été rejetés par le rapporteur et le ministre de l’Agriculture. À la prochaine séance publique, d’autres amendements seront déposés. Pour qu’ils aient plus de poids, l’association appelle à la mobilisation citoyenne en signant une pétition adressée aux élus du gouvernement. Celle-ci intitulée « Stop à l’élevage des poules en cage » comptabilise déjà 75.998 signatures.

La vidéo de L214 sur l’élevage fournissant Matines est visible ci-dessous :

 

Claire Lebrun

  1. Stop à ces élevages de la honte. Stop à l’exploitation animale .

  2. c’est une honte !!

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