La Nouvelle-Zélande réfléchit à un visa pour réfugiés climatiques
Publié le 7 novembre 2017 à 11:41 Aujourd'hui
Le ministre néo-zélandais a annoncé mardi 31 octobre 2017 qu’il réfléchissait à la mise en place d’une nouvelle catégorie de visa. Le but de ce dernier serait d’accueillir plus facilement les populations qui doivent fuir leur pays pour des raisons climatiques.
Le réchauffement climatique n’est pas anecdotique. Depuis plusieurs années, le monde connaît de nombreuses catastrophes climatiques. Récemment, les ouragans Irma, Maria et José ont dévasté Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Porto Rico, les Bermudes ou encore la partie nord de Cuba. Certains de ces pays ont même été détruis à plus de 95%. Tous ces phénomènes ébranlent majoritairement les populations vivant sur des îles ou près des côtes et beaucoup finissent par quitter leur patrie. Or, il n’existe aucun élément dans le droit des pays qui justifie l’octroi du statut de réfugié à cause d’un bouleversement environnemental. Tout ceci est peut-être bientôt de l’histoire ancienne.
En Nouvelle-Zélande, le ministre du Changement climatique, James Shaw, a annoncé le 31 octobre dernier sur Radio New Zealand que son ministère envisageait de mettre en place un visa pour les réfugiés climatiques. Seraient concernées en priorité les personnes vivant sur les îles ayant dû faire face à une montée du niveau de l’océan et plus particulièrement les habitants des pays des États insulaires du Pacifique, comme les îles Tuvalu, les îles Marshall, les îles Kiribati ou encore les îles Fidji. Ces dernières, organisatrices de la COP23 à Bonn (Allemagne), n’ont pu accueillir l’événement car les Fidji sont menacées par la montée des eaux. Une mesure d’autant plus urgente à réaliser puisque plusieurs autres îles sont menacées d’être totalement englouties par les eaux d’ici plusieurs décennies. De son côté, l’ONU estime que d’ici 2050 il y aura 250 millions de réfugiés climatiques.
250 millions de réfugiés climatiques d’ici 2050
Actuellement, toutes les demandes de statut de réfugié pour des personnes ayant dû fuir leur pays à cause d’un dérèglement climatique ont été refusées. En octobre 2013, un habitant des Kiribati, Ioane Teitiota, a fait parler de lui en devenant la première personne à réclamer le statut de réfugié climatique en Nouvelle-Zélande, en vain. Sa demande a été déboutée deux ans plus tard. La semaine dernière, le tribunal de l’immigration et de la protection de la Nouvelle-Zélande a refusé la demande de deux familles de Tuvalu de rester sur le territoire à cause du changement climatique de leur pays. Cette île est, depuis quelque temps, devenue le symbole du combat pour la création de ce statut puisque l’État aurait perdu 7% de son territoire en 10 ans à cause des montées des eaux.
Joint par France 24, l’avocat Me Yvon Martinet déplore « qu’il n’existe aucun instrument législatif disponible ». « La Convention de Genève sur les réfugiés n’est pas applicable au réchauffement climatique, ni le pacte de l’ONU relatif aux droits civils et politiques », ajoute-t-il.