La permaculture ou le jardinage sans pesticides et presque sans effort !

Publié le 21 août 2017 à 10:12 Aujourd'hui

Née en Australie dans les années 1970, la permaculture fait depuis quelques années sont petit chemin chez les jardiniers amateurs et professionnels. Son principe : cultiver de façon durable son potager. Le tout, en accord avec la nature, sans entretien et sans pesticides. Explications avec une de ses adeptes en région parisienne.

Dans la commune de Bonneuil-en-Valois près de Compiègne (Oise) se trouve un jardin potager pas comme les autres. Si l’on a l’impression que l’espace est laissé à l’abandon, c’est pourtant tout le contraire. Tout est étudié pour cultiver de façon optimale et durable. Ici, la nature reprend totalement ses droits, l’utilisation des pesticides et autres produits chimiques est bannie ainsi que tout usage d’outils agricoles. « C’est vrai que cela fait un peu sauvage mais c’est le but de laisser faire la nature comme ce que faisaient nos ancêtres. On revient à une agriculture plus traditionnelle, plus respectueuse de l’environnement », souligne Nathalie Vitter, 56 ans, propriétaire du jardin.

Cette méthode agricole, c’est la permaculture ou appelée aussi la culture permanente. Son but : cultiver son potager dans le respect de la nature, sans entretien et sans utilisation de pesticides, grâce aux déchets végétaux. Mais avant d’être une technique de jardinage, la permaculture est une philosophie de vie, un mode de pensée basé sur trois principes éthiques : prendre soin de la Terre, prendre soin des Hommes et partager équitablement les ressources. Les déchets de l’un deviennent les produits de l’autre.

Séduite par l’initiative, cette passionnée de jardinage s’est lancée dans ce nouveau mode de culture, il y a maintenant deux ans : « Je cherchais un moyen de cultiver durablement et sans effort, un système qui ne me demanderait pas trop de travail mais qui me donnerait en même temps de beaux légumes. »

Une culture auto-suffisante sur butte

Ses courgettes, potimarrons, haricots verts, aromates et ses petits pois poussent paisiblement sur des sortes de petites buttes. Leur particularité, c’est qu’ils sont formés par des couches de toutes sortes de déchets végétaux, tel un compost où se mélangent musc, bois pourri trouvé en forêt, feuilles, gazon, etc. « C’est exactement comme un plat de lasagne, on travaille par couche, explique-t-elle,  l’ordre n’a cependant aucune importance et tout ce que vous pouvez ramasser dans la nature est bon. J’utilise aussi les crottes de mes poules ! »

Ainsi, plus besoin d’avoir recours aux engrais chimiques et autres pesticides pour cultiver son potager. Les légumes puisent leurs ressources directement dans ce « fumier » végétal où les petites bêtes, alors indésirables dans les potagers classiques, viendront créer un équilibre. Les vers de terre, par exemple, viendront faire le travail de labour. Les petits plus : plus besoin de désherber et l’arrosage est limité. L’humidité contenue dans les feuilles ou encore dans le bois pourri est suffisante. « L’idéal est de poser un carton humide avant les couches de déchets végétaux. »

La permaculture est cependant une technique de longue haleine qui nécessite beaucoup de patience. « On laisse faire Mère Nature, il ne faut pas être trop pressé. Je pense optimiser mon potager de façon durable d’ici quatre ans. »

Les conseils de Nathalie pour se lancer

La permaculture, « c’est bête comme chou », assure-t-elle. Voici les étapes :

  • Choisissez un espace de votre jardin qui bénéficiera d’une bonne luminosité.
  • Creusez un petit trou et gardez de côté la terre
  • Déposez les couches de compost (feuilles, musc, bois etc) pour réaliser une petite butte.
  • Recouvrez le tout de la terre retournée lorsque vous avez fait le trou.
  • Plantez les plants de légumes selon les saisons
  • Laissez faire la nature et patientez.
  • Et enfin dégustez vos produits !

Simple et efficace, la permaculture pourrait s’assimiler à un jardin potager pour les paresseux… ou presque. On se laisse tenter ?

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Justine Dupuy

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