Pesticides : le raisin et le céleri-branche sont les plus contaminés
Publié le 20 février 2018 à 11:50 Aujourd'hui
Selon le rapport de Générations Futures publié ce mardi 20 février 2018, près des trois quarts des fruits et plus de 41% des légumes non bio contiennent des résidus de pesticides. Le raisin et le céleri-branche sont en tête de liste.
« Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour », tel est le slogan du programme Manger Bouger initié par Santé Publique et le ministère des Solidarités et de la Santé. Manger des fruits et légumes oui, encore faut-il qu’ils ne soient pas remplis de produits chimiques. Selon le dernier rapport de l’association Générations Futures publié ce mardi 20 février, près des trois-quarts des fruits et plus de 41% des légumes non bio contiennent des traces de pesticides. « Pour les fruits, nous avons pu constater, en moyenne, la présence de résidus de pesticides quantifiés dans 72,6% des échantillons analysés », précise Générations Futures dans un communiqué. Pire encore, 2,7% des fruits et 3,5% des légumes possèdent des traces de produits chimiques supérieures à la limite maximale autorisée en Europe.
Pour arriver à de telles conclusions, Générations Futures s’est appuyée sur des données officielles de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur la période 2012-2016. Tous les ans, l’organisme contrôle les traces d’insecticides et de fongicides dans ces aliments. Au total, 19 fruits et 33 légumes non bio consommés en France ont été étudiés. Parmi les produits testés, des raisins, des cerises, des clémentines, des pêches, des fraises, des herbes fraîches, des ignames ou encore du maïs. Résultats : les fruits sont les plus contaminés.
Raisins, clémentines, céleris et herbes fraîches
Après analyses, il s’est avéré que les raisins, les clémentines/mandarines, les cerises, les pamplemousses, les fraises, les nectarines/pêches et les oranges sont les fruits les plus contaminés par les pesticides (plus de 80% des échantillons testés en contiennent). Concrètement, les raisins arrivent en tête de liste puisque 89% des échantillons en sont contaminés. Viennent ensuite les clémentines/mandarines (88,4%) et les cerises (87,7%). Le fruit préféré des Français, à savoir la pomme, est lui aussi rempli de produits chimiques. Plus de 79% des échantillons analysés comportent des marques de pesticides. Les kiwis et les avocats sont ceux qui possèdent le moins de produits chimiques (moins de 30% des échantillons). Parmi les fruits qui contiennent des traces de pesticides supérieures à la limite maximale autorisée, on retrouve à la première place les cerises (6,6%) puis les mangues et les papayes (4,8%).
Quant aux légumes, il s’agit du céleri-branche qui est le plus contaminé (84,6% des échantillons testés), suivi des herbes fraîches et des endives avec respectivement 74,5% et 72,7% des échantillons. Loin derrière, on retrouve les oignons, les patates douces, les choux-fleurs, les betteraves, les ignames, les asperges et le maïs. Moins de 10% d’entre eux possèdent des résidus de pesticides. Concernant les dépassements des limites maximales, ils concernent avant tout les herbes fraîches (29,4% des cas) et le céleri-branche (16%).
Un label « Zéro Résidu de Pesticides »
Face à de tels résultats, l’association Générations Futures rappellent que les données de la DGCCRF portent exclusivement sur les résidus que l’on peut quantifier et non sur ceux qui sont détectables mais non quantifiables. Autrement dit, « les résultats présentés ignorent une partie des résidus réellement présents ». Le 19 janvier dernier, le gouvernement a présenté son plan d’action afin de réduire la dépendance de l’agriculture française aux pesticides. Une concertation a été lancée afin d’élaborer une « feuille de route sur les produits phytopharmaceutiques, en vue de la finaliser avant la fin du premier trimestre 2018 », explique dans un communiqué le ministère de l’Agriculture. De leur côté, le collectif « Nouveaux Champs » a lancé le 7 février dernier son label « Zéro Résidu de Pesticides« . Celui-ci ne peut être apposé que si les fruits et les légumes contiennent moins de 0,01 mg de pesticide par kilo. Une solution peu convaincante pour Générations Futures puisque cela ne garantit pas « une absence d’utilisation de pesticides » et ne supprime pas « les pollutions environnementales ».