Plus de 10 millions de tonnes de poissons gâchées chaque année

Publié le 27 juin 2017 à 14:38 Aujourd'hui

Selon un rapport dévoilé lundi 26 juin, dix millions de tonnes de poissons seraient rejetées chaque année à la mer. Cela représente 10% des prises. Un chiffre effrayant obtenu grâce aux universités de Colombie-Britannique et d’Australie-Occidentale. Fort heureux, celui-ci serait en baisse depuis une trentaine d’années. 

Chaque année, environ 10% des poissons péchés seraient rejetés en mer, et ce, malgré les progrès réalisés dans la lutte contre le gaspillage. C’est en tout cas la conclusion d’un rapport dévoilé par des scientifiques américains et australiens. L’étude « Sea Around Us » a été menée entre 2005 et 2015  et a été supervisée par 300 experts.

Des conclusions qui font froid dans le dos

Les conclusions de cette étude sont effrayantes. Sur les 100 millions de tonnes de poissons pêchés annuellement, plus de 10 millions de tonnes de poissons morts ou en passe de mourir ont été rejetés à la mer. Bien que le taux de rejet reste considérablement élevé, celui-ci semble être en baisse constante depuis les années 1980. À savoir qu’en 1989, c’était près de 19 millions de tonnes de poissons qui avaient été gaspillées, soit 15% de la capture totale de l’année 1989. Les rejets sont d’ailleurs désormais plus élevés dans l’océan Pacifique que dans l’océan Atlantique.

« Le gaspillage est en partie causé par une horrible pratique connue sous le nom d’écrémage, où les pêcheurs continuent à pêcher même après avoir atteint leurs quotas », explique Dirk Zeller, chercheurs à l’université of Western Australia, dans l’étude. C’est de manière systématique que les flottes de pêche industrielle renvoient à la mer les poissons abîmés, malades, trop petits ou encore ceux qu’ils ne sont pas autorisés à pêcher. Par exemple : un chalutier possédant seulement un quota pour la morue de l’Atlantique peut rejeter du merlu attrapé dans le même filet.

De moins en moins de poissons

« Les rejets à la mer sont un énorme gâchis (…) surtout à une époque où les zones de pêche sont sous la pression d’une demande grandissante pour la sécurité alimentaire et sanitaire », déplorent les scientifiques dans la revue Fish and Fisheries. Il est temps que ces habitudes scandaleuses soient changées. Heureusement, le chiffre est en baisse grâce au progrès technologique et au niveau de la sélection des espèces. Mais un autre point sombre vient s’ajouter au tableau. Les rejets diminuent aussi à cause de la pêche intensive. Les espèces attrapées par les bateaux diminuent de plus en plus chaque année, et par conséquent, il y en a donc moins à rejeter.

Alice Glaz

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