Pollution : les nanoparticules de diesel affectent la santé des fœtus

Publié le 1 août 2016 à 15:38 Aujourd'hui

Les mères qui ont été exposées aux nanoparticules de diesel durant leur grossesse verront des problèmes de développement chez leur(s) bébé(s), sur deux générations. C’est le résultat d’un projet de recherche coordonné par l’Inra, l’Institut national de recherche agronomique.

Ce n’est un secret pour personne. L’exposition à la pollution peut être nocive pour la santé humaine. Les fines particules rejetées  entre autres par les gaz d’échappement de voitures roulant au diesel augmentent le risque de maladies respiratoires (pneumonies), chroniques (cancers) mais aussi cardiovasculaires. Des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique, l’Inra, se sont intéressés aux effets de cette pollution sur le métabolisme des fœtus. Conséquence : leur santé est fortement affectée. Les résultats de leur recherche ont été publiés dans la revue BioMed Central.

Certaines pathologies développées

Les scientifiques affirment que des nanoparticules de diesel peuvent atteindre le placenta de la mère et même passer dans le sang du fœtus lorsque celle-ci a été exposée à ce type de pollution. Pour arriver à cette conclusion, ils ont mené leur étude sur des lapines gestantes, dont le placenta se rapproche le plus de celui des humains.

Ces animaux, de la famille des lagomorphes, ont été exposés à des particules ultra-fines deux heures par jour, cinq fois par semaine, durant la période de gestation (soit 20 jours). L’exposition a été réalisée par voie nasale. À titre de comparaison, « cela correspond à l’exposition journalière d’une femme habitant près d’une grande artère et soumise matin et soir aux gaz d’échappement lors d’un pic de pollution », explique la directrice de recherche à l’Inra, Pascale Chavatte-Palmer, selon des propos rapportés par Actu-santé. À la moitié de la gestation, des retards de croissance du foetus ont été observés. À terme, ont été notées : une diminution du tour de taille et de la tête ainsi qu’une baisse de l’apport sanguin au placenta (ce qui réduit les nutriments essentiels au développement du fœtus).

Des conséquences sur deux générations

Ces conséquences aggravantes se répartiraient, selon les experts, sur deux générations. Enfants et petits-enfants sont donc concernés par les effets délétères de ces gaz.

À l’aide d’un microscope électronique, les chercheurs ont constaté la présence de nanoparticules (provenant de gaz d’échappement) dans le sang du fœtus (de première génération) et le placenta. Mêmes effets lorsqu’ils ont suivi la grossesse de lapines issues d’un accouplement entre une mère exposée et un mâle sain (donc non exposé). Bien qu’ils aient observé une croissance normale chez le foetus, ils ont pointé du doigt « des anomalies dans les échanges de lipides entre la mère et le fœtus, montrant l’effet de l’exposition à la pollution à la 2e génération ».

Le ministère de la Santé recommande, en cas de pic de pollution, aux personnes sensibles ou vulnérables de limiter les activités physiques et sportives intenses, les déplacements sur les grands axes routiers ainsi que les sorties en plein air.

Roumaissa Benahmed

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