Pollution des océans : le projet « The Ocean Cleanup » s’accélère

Publié le 12 mai 2017 à 17:22 Demain

Le projet de nettoyage des océans de Boyan Slat, « The Ocean Cleanup », devait débuter en 2020. Finalement, il sera lancé dans les douze prochains mois grâce à une amélioration technologique.

Dépolluer les océans des déchets plastiques, telle est l’ambition de Boyan Slat, un Néerlandais de 22 ans. Alors qu’il n’avait que 16 ans, le jeune homme a imaginé un système capable de nettoyer les océans plus vite et plus écologiquement que ce qui a été pensé jusqu’alors. Au lieu de ramasser les plastiques à l’aide de bateaux sillonnant les océans, il a décidé de se servir des courants marins pour piéger les détritus. « Pourquoi irions-nous vers les déchets alors que les déchets peuvent venir à nous ? », avait-il expliqué. Son idée ? Installer une barrière de 100 kilomètres en forme de « V », l’arrimer au fond marin et l’équiper d’un filet s’enfonçant dans l’eau pour collecter les débris en plastique. Boyan Slat et son équipe ont effectué plusieurs tests en mer de Nord, à quelques kilomètres des côtes néerlandaises, sur un petit prototype de 100 mètres de long.

« The Ocean Cleanup » sera lancé d’ici un an

Son projet, appelé « The Ocean Cleanup » du même nom que sa fondation, devait être déployé en 2020. Il sera finalement lancé dans les douze prochains mois dans le Pacifique Nord, a annoncé Boyan Slat, jeudi 11 mai lors d’une conférence à Utrecht, aux Pays-Bas. Une amélioration technologique a permis d’accélérer le projet. Les ingénieurs avec lesquels il travaille comptent désormais remplacer cette barrière unique par « une flotte de plusieurs petits systèmes », plus efficace et surtout plus rentable. Une trentaine de barrières mesurant chacune entre un et deux kilomètres de long seront mises à l’eau. Celles-ci ne seront pas attachées au fond marin mais à une ancre flottante de 12 mètres de long. Cette ancre évoluera dans l’eau avec les détritus en plastique, au gré des courants marins. Grâce à ce système, le jeune homme et son équipe espèrent ainsi nettoyer 50% de la grande plaque de déchets du Pacifique d’ici cinq ans (42% sur dix ans à l’origine).

Si le projet du Boyan Slat divise la communauté scientifique, il a tout de même le mérite d’exister et d’être testé. Pour rappel, entre 8 et 10 millions de tonnes de déchets sont déversées dans les océans par an. Une pollution marine qui a eu pour conséquence la formation d’une immense plaque au Pacifique Nord constituée de plastiques de toutes tailles qui convergent dans un tourbillon de courants marins : un gyre océanique. Quatre autres se situent dans l’Océan Indien, le Pacifique Sud, l’Atlantique Nord et Sud. Ces « continents » sont un fléau pour les animaux (environ 100 000 mammifères sont tués chaque année) et, à terme, pour l’Homme. Les micro- et nanoplastiques s’intègrent peu à peu à la chaîne alimentaire.

Début mai, The Ocean Cleanup est parvenu à lever presque 20 millions d’euros d’investissements.

Marine VAUTRIN

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