Présidentielle 2017 : ce que proposent les candidats pour l’environnement
Publié le 19 avril 2017 à 9:20 Aujourd'hui
L’élection présidentielle approche à grands pas. De nombreuses propositions ont été abordées pendant la campagne. L’environnement est la principale ligne de fracture entre les onze candidats à l’élection. Lumière sur les différentes propositions.
L’environnement n’est pas le thème phare de cette Présidentielle 2017. Le sujet reste inégalement traité selon les familles politiques. L’essentiel des propositions en quelques points.
Jean Lassalle : un programme peu détaillé
Jean Lassalle (Résistons !) ne propose que dix mesures dans son programme, pourtant celles-ci sont ambitieuses. Le député souhaite sortir du nucléaire en développant les énergies renouvelables, notamment grâce à l’énergie solaire et marine. En effet, il souhaite développer la recherche sur le stockage de l’énergie solaire et développer des centrales solaires sur le territoire.
Comme les autres candidats de gauche, Jean Lassalle aimerait mettre fin à la fiscalité avantageuse du diesel en l’alignant sur celle de l’essence. Enfin, dans les mesures phares, il prône la taxation du « dumping environnemental » et des biens produits à l’étranger dans des conditions néfastes pour l’environnement.
Jacques Cheminade : en faveur du nucléaire
Le programme environnemental de Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) contient principalement des propositions de soutien à l’énergie nucléaire. Le candidat souhaite mettre en place un moratoire sur les énergies renouvelables et propose la modernisation du parc nucléaire actuel. Il aimerait accélérer les recherches pour les prochaines générations de centrales nucléaires, et développer d’autres technologies comme la filière nucléaire au thorium et la fusion nucléaire.
Les seuls points de son programme environnemental favorables pour notre planète sont l’interdiction du chalutage en eaux profondes et la sortie des voitures au diesel pour des voitures fonctionnant à l’hydrogène. C’est d’ailleurs le seul candidat sur les onze autres qui propose cela.
Emmanuel Macron et François Fillon : l’environnement comme source potentielle de revenu
Bien qu’il y ait des divergences entre les deux candidats, tous les deux envisagent l’environnement comme une source potentielle de revenu. Emmanuel Macron (En Marche!) et François Fillon (Les Républicains) ont une ligne modérée sur les énergies renouvelables. Ils soutiennent tous les deux l’utilité de l’énergie nucléaire pour lutter contre le changement climatique. Emmanuel Macron soutient la ligne politique de François Hollande en voulant réduire de 50% l’énergie produite par les centrales nucléaires en 2025. Quant à François Fillon, il souhaite revenir sur cet objectif mais ne donne aucune indication chiffrée.
Emmanuel Macron souhaite faire progresser le prix de la tonne de carbone sur le marché européen à 100€. Pour François Fillon, il faudrait un prix plancher de 30€. Le candidat d’En Marche! s’oppose au gaz de schiste et propose des mesures pour lutter contre la pollution atmosphérique. C’est en ce point que les programmes d’Emmanuel Macron et de François Fillon diffèrent le plus. On retrouve aussi les mesures qui font consensus chez presque la totalité des candidats comme l’isolation thermique des logements ou encore la fermeture des dernières centrales à charbon.
Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen : vers une écologie « souverainiste »
L’environnement est loin d’être une priorité pour les deux candidats de droite. Les mesures proposées sont destinées à réaffirmer l’indépendance énergétique et le savoir-faire français. Marine Le Pen (Front National) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) soutiennent tous deux l’énergie nucléaire et souhaitent favoriser l’utilisation d’hydrocarbures, dont les émanations importantes de CO2 sont en grande partie responsables du réchauffement climatique. La candidate du Front National va encore plus loin puisqu’elle n’exclut pas l’utilisation des gaz de schiste.
Aucun des deux candidats ne fait mention de la lutte contre le réchauffement climatique, qui est pourtant une préoccupation de plus en plus grande pour les français. Les deux candidats ne sont pas contre les énergies renouvelables mais souhaitent voir disparaître les éoliennes de nos territoires. Seul point positif pour l’environnement, les deux candidats se disent pour l’interdiction des OGM sur le territoire français. Bien que la production d’OGM soit interdite depuis 2008 en France, des produits génétiquement modifiés sont quand même vendus en magasin.
François Asselineau : une fiscalité écologique
François Asselineau (Union Populaire Républicaine) propose un programme écologique détaillé en trois grands axes. Le premier point est l’utilisation de leviers économiques pour favoriser le financement de la protection économique. Il souhaite mettre en place une fiscalité écologique avec la création d’une « taxe verte » mais aussi la mise en place d’une fiscalité incitative pour les produits de grande longévité. Le deuxième point consiste à proposer aux français un référendum sur la politique énergétique de la France. En effet le candidat ne semble pas avoir une ligne politique fixe sur les questions de l’environnement, à part sur le nucléaire et les énergies renouvelables qui selon lui doivent être mélangés afin de produire l’électricité nécessaire. Enfin le troisième point concerne l’indépendance énergétique de la France. Il souhaite la renforcer en augmentant les stocks nationaux d’hydrocarbures.
Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou et Benoît Hamon : la question de l’environnement au cœur de leur programme
Pour les trois candidats de gauche, la question environnementale est une partie importante de leur programme. Ils considèrent l’écologie comme un véritable projet de société et comme un facteur de création d’emploi. Tous les trois proposent la sortie du nucléaire. Pour Benoît Hamon (Parti socialiste) cette sortie doit être progressive tandis que Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) pense que celle-ci doit être immédiate. Quant à Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), il ne précise pas la manière dont doit être effectuée la sortie du nucléaire. Mais tous s’accordent sur une production électrique issue à 100% des énergies renouvelables d’ici 2050. Tous trois sont aussi pour la sortie des énergies fossiles et l’interdiction des gaz de schiste.
Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon proposent aussi la sortie progressive du diesel et l’inscription des principes écologiques dans la Constitution. Le candidat de la France insoumise va encore plus loin en voulant interdire les OGM, mais aussi en voulant bannir les pesticides nuisibles. Quant à Philippe Poutou, celui-ci propose d’exproprier les entreprises privées du secteur du nucléaire, une mesure tout à fait normale pour un candidat pour qui l’écologie s’oppose au capitalisme et à la logique de profit.
Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) est la seule candidate à ne présenter aucune mesure pour l’écologie. Elle semble rejoindre Philippe Poutou sur l’expropriation des entreprises privées, mais son discours ne semble pas aller plus loin.
Pour plus d’informations, nous vous recommandons de lire les programmes de chaque candidat en lien dans l’article.