Produire 100% de gaz vert en 2050, c’est possible

Publié le 31 janvier 2018 à 12:32 Aujourd'hui

La France serait capable de produire et de consommer 100% de gaz vert en 2050, selon une étude de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (Ademe) publiée mardi 30 janvier 2018.

Le réchauffement climatique est un fléau pour notre société. Afin de lutter contre, des mesures doivent être prises et cela passe notamment par une transition énergétique. Il est donc temps de miser sur les énergies renouvelables. D’ailleurs, selon une étude l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (Ademe) publiée mardi 30 janvier 2018, la France serait capable de produire et de consommer 100% de gaz vert en 2050. Pour cela, l’Agence a expliqué ce que cela signifierait. Elle a détaillé d’où proviendraient les ressources (bois, résidus agricoles, déchets alimentaires), comment elles seraient réparties et les coûts. Cette étude, sur un mix de gaz 100% renouvelable, a été faite en collaboration avec GRDF (réseau de distribution de gaz naturel) et GRTgaz (gestionnaire de réseau de transport de gaz en France). Les trois organismes ont ainsi déterminé la faisabilité « technico-économique d’un gaz d’origine 100 % renouvelable en 2050 en se fondant sur le scénario énergie-climat de l’ADEME 2035-2050 » qui estime que le niveau de demande finale en gaz de réseau en 2050 serait d’environ 300 térawattheures (TWh), contre 460 TWh aujourd’hui. L’Ademe précise qu’il « ne s’agit pas ici de donner une trajectoire pour atteindre un gaz 100 % renouvelable en 2050 mais bien d’explorer les conditions de la faisabilité, mais également les freins, d’une telle ambition ».

Produire jusqu’à 460 TWh de gaz renouvelable injectable

Aujourd’hui, il existe trois filières de production de gaz renouvelable, à savoir la méthanisation (production de méthane en utilisant des micro-organismes qui dégradent la matière organique), la pyrogazéification (production de méthane à partir de matières organiques) et le power-to-gas (production  de méthane par électrolyse de l’eau en utilisant de l’électricité renouvelable et méthanation de l’hydrogène produit, en présence de dioxyde de carbone). Selon l’Ademe, la France devrait théoriquement pouvoir produire jusqu’à 460 TWh de gaz renouvelable injectable en 2050. En détail, 30% proviendraient de la méthanisation, 40% pourraient être fournis par la pyrogazéification et les 30% restants par le power-to-gas. Dans le même temps, la consommation devrait chuter entre 276 et 361 TWh. En 2050, l’hiver sera marqué par une forte baisse de la consommation « liée aux réductions des besoins en gaz pour le chauffage dans les bâtiments résidentiels et tertiaires ». A contrario, en été, « les économies d’énergie sont compensées par la hausse des usages dans les transports ». Quant au coût, il devrait se situer entre 116 et 153€/MWh.

Pour parvenir à ce scénario, l’Agence estime qu’il faudrait installer environ 10 000 unités de production dont environ 800 méthaniseurs. Pour l’heure, la France n’en compte même pas 500.

Marie Bascoulergue

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