régime alimentaire mondial

Quelle alimentation adopter en 2050 ?

Publié le 21 janvier 2019 à 10:10 Demain

Un groupe de scientifique tente de refaire le menu de l’humanité de la façon la plus réaliste possible afin d’éviter une catastrophe alimentaire en 2050. 

L’alimentation dans l’anthropocène* est un défi dont les gouvernements n’ont pas encore saisi la mesure. Pour y remédier 37 scientifiques de 16 pays différents ont été mandaté par l’ONG EAT pour publier un rapport dans la revue médicale The Lancet du 16 janvier 2019. Celui-ci établit des préconisations pour un régime alimentaire plus sain à la fois pour la santé de la population mondiale et pour l’environnement.

1 milliard de personnes souffrent de la faim

Cette étude qui porte le nom de « régime pour la santé planétaire » intervient dans un contexte où la population mondiale souffre de larges déséquilibres : 1 milliard souffrent de la faim, plus de 2 milliards manquent de micronutriments (vitamines et minéraux) et 2,1 milliards sont atteints de surpoids ou d’obésité.

Alors que la santé des êtres humains n’est pas au beau fixe, celle de la planète semble suivre le même cours, probablement pour des raisons similaires. Le rapport indique sans surprise que « la production alimentaire est la plus grande source de dégradation de l’environnement ». Elle demeure la cause d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre et provoque la surexploitation des ressources. Dans ce contexte, il semble alors difficile d’imaginer rester en dessous de l’objectif des 2 degrés fixés par les accords de Paris d’ici 2100.

Un régime alimentaire mondial

Le régime alimentaire planétaire appelle par exemple à limiter de 80 % la consommation de viande (l’amener donc à 14g par jour) par les occidentaux mais aussi de diminuer celle de poisson, d’oeuf, de céréales raffinées et de réduire de moitié la consommation de sucre pour le monde entier. Les aliments qui reçoivent leur approbation sont les graines entières (200g par jour), les légumes et légumineuses (300g par jour), les fruits (200g par jour) dont ils préconisent le doublement.

Le rapport fait état des grandes actions que l’humanité a mené lors du 21ème siècle pour mettre en relief le réalisme de ses propositions. La création de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture en 1945 ou les régulations de l’Union Européenne dans les directives de 1991 sur les nitrates sont des exemples cités parmi bien d’autres. Toutefois, l’ampleur des décisions à prendre est bien plus grande. Le réaménagement du secteur agricole mondial pour mettre l’accent sur la qualité des aliments plutôt que sur la quantité, l’incitation à des pratiques agricoles durables, une coordination pour la gestion des terres et des océans sont autant d’objectifs à réaliser d’ici 2050 pour nourrir une population mondiale qui atteindra 10 milliards d’habitants selon le dernier rapport des nations unies.

* l’anthropocène représente la période où les activités humaines ont commencé à avoir un impact global sur l’écosystème terrestre.

 

Martin Dawance

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