Race for Water : sauver les océans du plastique

Publié le 10 avril 2017 à 12:58 Demain

Race for Water, le catamaran suisse, est parti dimanche 9 avril de Lorient (Morbihan). Au programme, un tour du monde de cinq ans dédié à la lutte contre la pollution des océans. 

Le navire Race for Water, anciennement PlanterSolar a largué les amarres dimanche 9 avril à 15h de Lorient. Gérard d’Aboville, navigateur et capitaine de l’expédition, a déclaré à l’AFP que « c’est un grand jour aujourd’hui ». 250 personnes étaient présentes sur le ponton pour saluer le navigateur. Cette expédition est importante, puisqu’elle tente de mettre en lumière le problème de pollution dans nos océans.

 Une expédition scientifique

L’expédition menée par la fondation suisse Race for Water, a pour objectif de sensibiliser la population locale au problème de la pollution des océans par les plastiques. Mais pas que ! Des études scientifiques seront réalisées au cours de ces cinq années, afin de promouvoir de nouvelles solutions technologiques capables de lutter contre cette pollution. Créée en 2010, la fondation avait déjà lancé une expédition maritime d’un an en 2015 pour établir un bilan de la pollution des océans par le plastique. Celle-ci avait donné des conclusions très alarmantes sur l’état de nos océans.

Une « soupe de plastique »

En effet, ces derniers sont devenus une véritable « soupe de plastique » impactant la flore et la faune. Les tortues succombent en masse croyant avaler des méduses, les chéloniens s’étouffent et s’étranglent avec les sacs plastique et restes de bouteilles. Les dauphins, les oiseaux et les otaries sont eux aussi loin d’être épargnés par ce fléau. Selon UICN (Union Internationale pour la conservation de la nature), en mer du Nord, 94% des oiseaux ont du plastique dans leur estomac.

Les débris sont de toutes tailles, ils sont issus de la fragmentation des sacs, bouteilles, pneus ou mégots mais aussi des fibres synthétiques des vêtements ou des exfoliants et dentifrices. À savoir que les microplastiques représenteraient jusqu’à un tiers des quelque 10 millions de tonnes de plastique déversées chaque année dans les océans. Selon la fondation Ellen MacArthur, si aucune mesure n’est prise, les océans contiendront davantage de morceaux de plastique que de poissons en 2050.

Un bateau à l’énergie solaire

Afin de ne pas polluer les zones qu’il traverse, le bateau est entièrement alimenté en énergie solaire. Il est pour l’instant le plus grand catamaran construit avec ses 35 mètres de long. Connu en 2012 sous le nom de PlanetSolar, le bateau avait achevé un premier tour du monde à l’énergie solaire grâce 540m² de panneaux solaires. Le bateau est devenu la propriété de la fondation en 2015. Depuis, de nombreuses modifications ont été apportées afin de le rendre plus autonome en énergie. Il a été doté d’une unité de production d’hydrogène fonctionnant avec de l’eau dessalée à bord et d’un cerf-volant de traction d’une surface de 40m².

Une expédition placée sous le signe de la sensibilisation

La longue expédition effectuera plusieurs escales, notamment aux Bermudes à l’occasion de l’America’s Cup, puis à Tokyo pour les Jeux Olympiques de 2020 et enfin à Dubaï entre octobre 2020 et avril 2021 pour l’Exposition Universelle. À quai, le navire pourra accueillir jusqu’à 80 personnes, dont des groupes scolaires. L’équipage organisera des rencontres afin de pouvoir sensibiliser les populations locales. En effet, nettoyer les océans est une chose, mais pour la fondation, il est important de mettre à contribution le civisme de chacun. Le plastique ne doit pas atteindre la mer et doit être éradiqué à la source, c’est-à-dire sur terre et non dans nos océans.

L’expédition menée par la fondation Race for Water n’est pas un cas isolé. On pense notamment au projet du navigateur Yvan Bourgnon The Sea Cleaner, ou encore à celui d’Energy Observer mené par Victorien Erussard et Jérôme Delafosse. Race for Water propose de suivre son expédition via son compte Facebook, mais aussi via le site de la fondation.

Alice Glaz

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