Rendez-vous médicaux : des délais d’attente qui explosent

Publié le 23 mars 2017 à 15:00 Aujourd'hui

Pour obtenir un rendez-vous chez un médecin spécialiste, il faut être très patient. En cinq ans, le temps d’attente moyen est passé de 48 à 61 jours.

Besoin de consulter un médecin ? Armez-vous de patience. Selon l’Observatoire de l’accès aux soins réalisé par l’Ifop pour le cabinet Jalma et dont les résultats ont été dévoilés par Le Figaro jeudi 23 mars, les délais d’attente ont explosé. Entre 2012 et 2017, le temps d’attente moyen pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste est passé de 48 à 61 jours.

Toutes les spécialités sont concernées mais la palme revient, sans surprise, aux ophtalmologues. En ville, il faut attendre en moyenne 117 jours en 2017 pour consulter, soit 13 jours de plus qu’en 2012. Pour voir un gynécologue, il faut compter 68 jours (+13 jours). Du côté des dermatologues, les délais explosent : 64 jours, soit 23 jours de plus qu’il y a cinq ans. Les délais d’attente sont également disparates selon les régions. C’est le Nord qui est le plus touché où certains patients ont déjà des rendez-vous pour l’année prochaine !

Une semaine d’attente pour voir un généraliste

Quant aux généralistes, les délais d’attente se sont aussi allongés. Les patients doivent maintenant attendre en moyenne 8 jours pour rencontrer leur médecin. C’est deux fois plus qu’il y a cinq ans. Autant dire que si l’on a de la fièvre, par exemple, celle-ci aura de fortes chances d’avoir disparu au moment du rendez-vous.

Ces délais d’attente ont de quoi décourager les patients qui préfèrent ainsi ne pas consulter. Selon le baromètre Jalma, ces délais sont d’ailleurs devenus la première cause de renoncement aux soins, devant le coût de la consultation.

Cette situation s’explique notamment par le vieillissement de la population (hausse des besoins de santé). Mais tout comme les Français, les médecins vieillissent. Problème, les remplaçants ne sont pas en nombre suffisant. « En 2025, il y aura 23% de consultations en moins par patient et par an et 19% de moins en ophtalmologie, professions déjà sinistrées en termes de délais d’attente », explique au Figaro Mathias Matallah, le président de Jalma. Autre explication : jugeant que leurs honoraires n’ont pas ou peu été réévalués, de nombreux médecins « se concentrent sur des activités librement tarifées, ce qui diminue progressivement l’offre de soins de ville, indique le quotidien. C’est le cas de certains généralistes, qui se spécialisent par exemple dans la médecine du sport, l’ostéopathie, la nutrition et autres pratiques, non ou peu encadrées en termes de prix. »

Le cabinet Jalma a créé un simulateur en ligne pour permettre aux internautes d’estimer le temps d’attente par spécialité en fonction de leur lieu de résidence, indique Le Figaro.

Justine Dupuy

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