Reprise de la grève des routiers : risque de pénurie d’essence

Publié le 29 mai 2017 à 12:29 Aujourd'hui

En grève depuis vendredi 26 mai, les routiers transportant des matières dangereuses ont repris aujourd’hui leur mouvement. Le but ? Réclamer une amélioration de leurs conditions de travail. Mais cette annonce a de quoi inquiéter les conducteurs, ceux-ci ont peur d’une éventuelle pénurie d’essence dans les jours qui viennent. 

Ceux qui ont vécu et subi les grèves dues à la loi travail et la pénurie d’essence en gardent encore un très mauvais souvenir. On se souvient des longues heures passées à attendre pour faire le plein, après avoir trouvé miraculeusement une station-service en état. Pile un an après, le scénario risque de se reproduire.

Les conducteurs de matières dangereuses (produits chimiques, gaz, carburant), viennent de reconduire leur grève. Celle-ci avait débuté vendredi 26 mai, en plein milieu du week-end de l’Ascension. Les routiers réclament une amélioration de leurs conditions de travail. Ils entendent bien pousser les organisations patronales du transport routier à négocier l’insertion dans la convention collective du transport routier de « spécificités » propres aux matières dangereuses. Ils réclament une durée journalière de travail maximale de dix heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros et un treizième mois. Bien que ces revendications soient fondées, cette grève peut entraîner une pénurie d’essence massive dans l’Hexagone. Depuis dimanche, les automobilistes de la région parisienne commencent à ressentir le manque d’essence dans les stations-service.

80% des stations-service d’Île-de-France en risque de rupture de stock

Selon un représentant de la CGT, dont les propos ont été recueillis par l’AFP, les blocages de la raffinerie de Grandpuits et du dépôt de la Rochelle sont effectifs. En Île-de-France, des barrages filtrants l’entrée des huit dépôts pétroliers de la région ont été mis en place. Seul un est encore accessible. Cette année, la proportion des grévistes est aux alentours de 70%. Les routiers essaient d’ailleurs de convaincre les automobilistes de rejoindre leur cause. Pour le moment le trafic est ralenti sur l’ensemble de la région.

Bien que l’Ufip (Union française des industries pétrolières) se veut rassurante, c’est presque 80% des stations-service en Île-de-France qui sont en risque de rupture de stock. Pas vraiment rassurant, surtout que le mouvement devrait être étendu à l’ensemble du territoire dans les jours à venir. Les opérateurs de chargement et déchargement du groupe Total comptent aussi se mettre en grève sur les sites de Pont-les-Valence, Gennevilliers, Toulouse et Valenciennes.

Pénurie d’essence, ne pas céder à la panique

Il est important de garder son calme et de ne pas céder à la panique. L’Ufip demande aux automobilistes de ne pas faire des pleins de prévention, ce qui risquerait d’accélérer l’arrivée d’une pénurie dans l’ensemble du territoire. Pour le moment, les grévistes ne sont toujours pas entrés en contact avec les grands patrons. Ils comptent bien continuer leur mouvement et ce, avec beaucoup de motivation. À Paris et dans sa banlieue, les esprits commencent à s’échauffer. La pénurie d’essence a déjà fait quelques victimes, qui ne peuvent plus se déplacer, ni travailler.

Alice Glaz

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