Le « scandale » des assurances obsèques

Publié le 13 octobre 2016 à 15:18 Aujourd'hui

L’association 60 millions de consommateurs dénonce les conditions des contrats des assurances obsèques. Huit poids lourds du secteur sont épinglés.

Chaque année, 500 000 Français souscrivent une assurance obsèques, mais est-ce vraiment une bonne idée ? Pour 60 millions de consommateurs, la réponse est claire : non. Il faut même s’en détourner. « Halte au scandale », titre d’ailleurs l’association sur son site, ce jeudi 13 octobre. Ces contrats, destinés à épargner le coût des funérailles aux proches et à leur offrir une assistance, comportent de « trop nombreux » points noirs, dénonce l’association qui a passé au crible huit contrats proposés par les principaux acteurs du secteur : Crédit mutuel Assurances, Aviva, Crédit Agricole, Macif, Malakoff-Médéric, Mutas, Groupama et La Banque Postale.

« Plus le temps passe, plus on cotise à perte »

Dans son enquête, publiée dans son hors-série « Héritage et succession », 60 millions estime que l’assurance obsèques est « un gouffre financier ». Selon elle, pour être gagnant, il est préférable de mourir vite, car contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’assurance ne rendrait jamais l’intégralité des sommes versées car elle prélève des frais de gestion.

« Plus le temps passe, plus on cotise à perte », dénonce l’association. Selon ses calculs, pour 4 815 euros versés en moyenne par le souscripteur (âgés de 62 ans), le capital décès versés aux proches ne sera, 23 ans plus tard (s’il décède à 85 ans), que de 3 838 euros. « Et encore, il s’agit d’une moyenne. Certaines compagnies sont particulièrement voraces et vont même jusqu’à amputer de 40% les sommes versées aux bénéficiaires », avance l’association.

Trop de justificatifs et des versements tardifs

Autre dérive relevée par 60 millions de consommateurs, les délais de versement, censés être rapides, qui peuvent parfois atteindre un an, selon des témoignages laissés sur les forums Internet. Les assureurs ont aussi tendance à multiplier les demandes de justificatifs. « Le Crédit mutuel, La Banque Postale et Groupama s’autorisent même à vous réclamer un certificat médical sur les causes du décès, alors que l’ordre des médecins considère qu’il s’agit d’une rupture du secret professionnel », s’insurge l’association.

60 millions de consommateurs recommande ainsi de se tourner vers l’assurance-vie, la donation ou l’assurance-décès.

Marine VAUTRIN

  1. Je pense que ceci a du vrai et du faux. Le vrai problème c’est que certains vendent ces solutions à n’importe qui. Par exemple, pour une personne qui a de gros soucis de santé (exemple cancer en récidive) c’est effectivement triste mais aussi une prevoyance utile pour la famille. Certains vont payer à peine un an de cotisations et laisser à la famille un capital bien plus élevé. Autre exemple, pour les personnes avec aucune epargne de précaution pour pouvoir ponctionner sur les comptes pour payer ce genre de frais, c’est aussi une bonne solution. Il ne faut pas comparer ce contrat avec une assurance vie en primes périodiques car si on n’a mis que 50€ et bien l’assuré n’aura que 50€.
    La dérive vient donc des conseillers qui cibles mal le public a qui ils doivent proposer cette solution et à qui elle est utile. C’est dommage de faire un « scandale » sur le mauvais jugement d’un être humain. Cette solution est bien si elle est proposée clairement aux clients et que le suivi soit fait comme il faut au moment du décès.
    Attention à ne pas mettre toutes les solutions obsèques dans le même panier car certaine propose dès remboursement de cotisation avec des délais de paiement rapide avec simplement un acte de Deces et cni du ou des bénéficiaires.
    Encore une fois c’est dommage d’affoler les gens sans expliquer.

  2. « Plus le temps passe, plus on cotise à perte » …cette phrase ne veut rien dire car c’est le principe même de l’assurance ; On se prémunit contre un risque, en l’occurrence le décès survenu plus tôt que prévu ! Si on est sur de mourir à tel age , on met effectivement x euros par mois dans une tirelire et on aura financé ses obsèques.
    En assurance auto, on cotise bien à perte tant qu’on a pas d’accident !

  3. AVIVA une assurance pour un capital obsèques à perte… des augmentations importantes au fil des années; pour stopper le contrat un rachat à perte, un vrai scandale ! Les personnages âgées , un profit très conséquent pour les assurances. Quand cela s’arrêtera il ?

  4. Il est de choisir des entreprises non marchandes pour ce qui touche à la vie, à la santé, etc.
    Pour les assurances obsèques il y a une offre voire même des banques mutualistes mais si je commence à douter. La Mgen aussi. Alors, arrêtons de faire les mauvais choix.

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