Seuls 15% des portables usagés sont collectés
Publié le 30 septembre 2016 à 16:14 Aujourd'hui
Chaque année, 24 millions de téléphones sont vendus en France et seuls 15% des mobiles usagés partent dans des filières de recyclage. Et cela est bien dommage car ils sont de vrais trésors !
Aujourd’hui, 92% des foyers français possèdent au moins un téléphone portable. Celui-ci est d’ailleurs changé régulièrement. Avec les offres alléchantes des opérateurs et les nouveaux modèles qui sortent pratiquement tous les mois, difficile de résister à la tentation. Chaque année, ce sont ainsi 24 millions de mobiles qui sont vendus dans l’Hexagone. Problème, à peine 15% des appareils usagés sont collectés, dénonce un rapport cosigné par le sénateur UDI du Doubs, Jean-François Longeot, et la sénatrice écologiste du Nord, Marie-Christine Blandin.
Ils estiment que 100 millions de téléphones « dorment » dans les tiroirs. Les consommateurs gardent leur portable usagé pour plusieurs raisons : au cas où leur nouveau mobile tomberait en panne ou par peur de voir leurs données personnelles circuler dans la nature. Mais bien souvent, ils ne savent pas où le rapporter. Il faut savoir que les opérateurs ont l’obligation de le reprendre. Or, ils ne communiquent pas assez sur ce point.
Des portables qui valent de l’or
Ne pas recycler est un vrai gâchis puisque la composition des téléphones portables est une « mine urbaine ». Rien que dans les cartes électroniques, on retrouve des métaux précieux comme l’or, l’argent, le cuivre. Des matières premières facilement recyclables. « La valeur des cartes électroniques est comprise entre 6 000 et 15 000 euros la tonne, voire jusqu’à 50 000 euros pour les cartes les plus riches. Une tonne de cartes électroniques peut comprendre jusqu’à 1 kilogramme d’or, 5 kilogrammes d’argent, 9 kilogrammes de tantale et 250 kilogrammes de cuivre », précise le rapport.
Ces matières ne sont pas inépuisables et certaines ont été classées comme matières premières « critiques » pour l’industrie européenne par l’UE. Celles-ci sont par ailleurs souvent extraites dans des zones de conflits comme la République Démocratique du Congo par exemple. D’où la nécessité de recycler.
Le développement du recyclage permettrait également de créer des milliers d’emplois, avancent les sénateurs.
Allonger la durée de garantie légale de 2 à 4 ans
Dans leur rapport, les sénateurs ont listé 27 propositions parmi lesquelles ils proposent, entre autres, d’étendre la durée de garantie légale de 2 à 4 ans pour les téléphones portables, et de renforcer la réglementation européenne et nationale applicable à la conception pour lutter contre certaines pratiques bloquantes pour la réparation et le recyclage : vis non standards, collage ou soudage des éléments, inamovibilité de la batterie, indisponibilités des pièces détachées.
Ils proposent également d’augmenter les incitations financières à la collecte des téléphones portables usagés en développant les gestes commerciaux de reprise et en expérimentant un dispositif de consigne, ou encore de lancer une campagne nationale de communication dédiée au tri des téléphones portables afin de sensibiliser au geste de tri, « videz vos tiroirs pour l’emploi et pour la planète ».