SIAL 2016 : que mangerons-nous demain ?

Publié le 18 octobre 2016 à 10:16 Demain

Le salon international de l’alimentation (SIAL) a ouvert ses portes au Parc des expositions de Paris. L’occasion de voir quelles sont les tendances de l’alimentation de demain.

Du 16 au 20 octobre, Paris accueille le SIAL, le rendez-vous mondial de l’innovation alimentaire. Avec pas moins de 7 000 exposants venus du monde entier, ce salon, qualifié comme le plus grand supermarché du monde, est l’événement qui permet d’entrevoir ce qui se trouvera bientôt dans nos assiettes. Et quand on pense innovation, on pense bien entendu à la cuisine moléculaire ou à des aliments futuristes. C’est pourtant bien tout le contraire. Entre les scandales sanitaires autour de la viande et les nombreuses études qui établissent un lien entre cancer et alimentation, cette année, la tendance se veut au naturel, aux produits bruts, non transformés, vegan, biologiques et surtout bons pour la santé, notamment les aliments qui apportent beaucoup de bienfaits à notre organisme. Et les sociétés françaises l’ont bien compris.

Les végétaux dans nos assiettes

En première ligne : les algues. Tagliatelles, huiles, salades, sauces, tartares, les algues s’incrustent partout et même dans nos boissons. La petite nouveauté est une boisson à base de spiruline, une micro-algue très riche en protéines, vitamines et oligoéléments, de la jeune pousse française Algama. Baptisée « Springwave », cette boisson, tout à fait délicieuse, devrait être commercialisée début 2017. Les graines comme le chia, les baies de goji et les « super-fruits » sont aussi mis en avant. Toujours du côté des boissons bienfaisantes, on retrouve la jeune société montpelliéraine, Matahi. Ce qu’elle propose, ce sont des jus de pulpe de baobab. Ce dernier apporterait «  6 fois plus de vitamines C que l’orange » et serait l’un des fruits « qui a le plus fort pouvoir antioxydant, jusqu’à 7 fois plus que la grande », avance la start-up qui vendra courant décembre plusieurs gammes (mangue, hibiscus, citron, gingembre) dans des magasins bio de l’Hexagone.

Autre tendance, le retour des produits anciens comme les légumineuses. Si vous n’avez pas cédé à cette mode, il sera difficile d’y échapper. Steaks de pois chiches, de haricots flageolets, boulettes de lentilles vertes… Les substituts de viande ont la cote. Pour preuve, le fabricant français Ici&LÀ –Le Boucher Vert a reçu le Grand Prix Or du SIAL innovation 2016. Le quinoa est aussi très vogue. En plat ou en dessert, cette « pseudo-céréale » est partout et compte bien investir nos assiettes. Sarabot, l’entreprise de Haute-Loire s’est d’ailleurs distinguée avec ces boudins de quinoa et de polenta à trancher et à poêler en quelques minutes. Crêpes, blinis, madeleines, biscuits, les produits vegan font aussi leur place.

Des emballages rassurants et responsables

Les emballages se veulent aussi plus rassurants. Par exemple, une côte de bœuf présentée dans une boîte en bois pour lui donner un aspect plus luxueux et plus qualitatif. Dans les allées du salon, difficile également de passer à côté des mentions « sans » (sans gluten, sans OGM, sans colorants, sans lactose, sans pesticides, etc.) et des labels bio estampillés sur les emballages.

Ils se veulent aussi plus responsables. Les capsules de café que l’on glisse dans notre machine deviennent biodégradables. C’est ce que propose de son côté le torréfacteur alsacien, Sati. Investie dans le recyclage, l’entreprise familiale a conçu des capsules à base d’amido qui peuvent se détruire naturellement « en seulement douze semaines en compost industriel », précise Nicolas Schulé, président des cafés Sati. Et pour aller plus loin, la marque de biscuits Chabrior a même eu l’idée de faire des bols de céréales qui se mangent, « Crock ton bol ».

Enfin, parmi les autres tendances figurent aussi les produits à faire soi-même. On peut citer par exemple la start-up Prêt à Pousser qui présente des kits à champignons. Avec une simple boîte, il est possible de cultiver des pleurotes en 10 jours dans sa cuisine. Trois modèles sont proposés : le pleurote gris doux et sucré, le rose qui est plus charnu et boisé et le jaune qui a un goût de noix et de châtaigne. Sa dernière innovation est le mini potager d’intérieur, Lilo. Celui-ci gère l’eau, la lumière et les nutriments des aromates. Pratique pour celles et ceux qui n’ont pas la main verte et surtout qui manquent d’espace pour cultiver leurs propres plantes.

 

Photo : SIAL Paris

Photo : SIAL Paris

 

Marine VAUTRIN

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