Tests sur les animaux : le Parlement européen veut une interdiction mondiale

Publié le 21 février 2018 à 12:42 Aujourd'hui

Les députés de la commission de l’environnement du Parlement européen veulent une interdiction mondiale de l’expérimentation animale dans les cosmétiques avant 2023. Pour cela, l’Union européenne devrait lancer une action diplomatique allant dans ce sens.

Au sein de l’Union européenne, la vente de produits cosmétiques testés sur les animaux est interdite depuis 2013. Trois ans plus tard, la Cour de justice de l’Union européenne a annoncé que cette mesure s’appliquait dorénavant aux produits importés. « Le droit de l’Union protège le marché européen contre des produits cosmétiques dont les ingrédients ont fait l’objet d’expérimentations animales », expliquait la Cour dans communiqué, précisant que « le droit de l’Union n’établit aucune distinction selon le lieu où l’expérimentation animale a été réalisée ». Désormais, Bruxelles veut aller encore plus loin. « L’Union européenne devrait lancer une action diplomatique pour une interdiction mondiale de l’expérimentation animale dans les cosmétiques avant 2023 », a indiqué la commission de l’environnement du Parlement européen dans un communiqué publié le 20 février dernier. Une décision qui a du sens puisque 80% des pays dans le monde autorisent encore l’expérimentation animale pour les cosmétiques.

Concrètement, les députés ont fait remarquer que de nombreuses failles existent dans le système européen. Plusieurs cosmétiques sont testés sur des animaux en dehors de l’UE puis subissent des tests différents en arrivant au sein de l’Union grâce à d’autres méthodes. Cette manœuvre permet à ces produits d’être mis en vente sur le marché européen en toute légalité. Les membres de cette commission pointent également du doigt le fait que de nombreux ingrédients présents dans les cosmétiques sont également utilisés dans les produits pharmaceutiques, les détergents ou encore les aliments. Ces derniers peuvent faire l’objet de tests sur les animaux « dans un cadre juridique différent de celui des cosmétiques », indique le Parlement. « L’absence de données fiables sur les expérimentations animales concernant les cosmétiques importés dans l’UE demeure également un problème grave », ajoutent les députés, précisant que « l’UE devrait en outre veiller à ce qu’aucun produit mis sur son marché n’ait été testé sur les animaux dans un pays tiers ».

Les citoyens européens en faveur de cette interdiction

Afin de faire interdire l’expérimentation animale pour les cosmétiques dans le monde entier ainsi que le commerce des ingrédients cosmétiques testés sur les animaux, la commission de l’environnement appelle les dirigeants de l’UE à user de leurs réseaux diplomatiques. Le but : créer une coalition et lancer une convention internationale au sein des Nations unies.

La résolution a été adoptée à l’unanimité par 63 voix pour et une abstention. En mars prochain, elle sera mise aux voix lors de la session plénière à Strasbourg. Les députés affirment que cette interdiction sera applicable avant 2023. Une décision qui risque d’être bien accueillie au sein de l’UE puisque selon l’Eurobaromètre spécial n°442 publié en mars 2016, 89% des citoyens européens sont d’accord sur le fait que l’UE doit davantage agir pour promouvoir une prise de conscience accrue de l’importance du bien-être animal au niveau international. Mieux encore, 90% pensent qu’il est important d’instaurer des normes élevées de bien-être animal reconnues dans le monde entier.

Marie Bascoulergue

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