Tri des déchets : les fast-foods à la ramasse
Publié le 20 octobre 2017 à 17:41 Aujourd'hui
Les fast-foods sont loin d’être les meilleurs élèves en matière de tri, révèle une enquête de l’association Zero Waste France. Sur 122 établissements visités, seuls 5 respectaient la réglementation.
Une boîte pour les frites, une autre pour le burger et les nuggets, un gobelet pour la boisson… Ça en fait des emballages ! Du côté de McDonald’s, les chiffres donnent le tournis : plus de 115 tonnes de déchets d’emballages par jour seraient produits par jour en France, soit 1 kilo de détritus par seconde. Imaginons alors ce que cela pourrait représenter si l’on additionnait tous les déchets de l’ensemble des chaînes de restauration présentes sur le territoire français. Mais ces dernières trient-elles correctement les déchets ? C’est ce qu’à voulu savoir l’association Zero Waste France. Car pour rappel, depuis mars 2016, un décret impose la mise en place du tri à tous les acteurs publics et privés au delà d’une certaines quantité de déchets produits (1100 litres de déchets par semaine). Les producteurs de déchets non ménagers sont aussi tenus de trier leurs déchets recyclables s’ils font appel à des entreprises privées pour le ramassage de leurs ordures.
Sur 122 fast-foods visités, seuls 5 faisaient le tri
De juillet à septembre 2017, les groupes locaux Zero Waste France ont alors enquêté sur le tri dans les franchises des trois plus grandes chaînes de restauration rapide en France (McDonald’s, Quick/Burger King et KFC) à Lille, Paris, Toulouse, Toulon ou encore Lyon. Résultat : sur 122 fast-foods visités, seuls 5 avaient installé une poubelle de tri. « Ce sont des millions de tonnes d’emballages recyclables qui sont envoyés en décharges ou en incinérateurs », déplore l’association. Un véritable gâchis lorsque l’on sait que la plupart des emballages de fast-foods sont composés de papier et de carton, un matériau recyclable ou compostable. McDonald’s s’évertue par exemple à proposer des emballages « écolo ». Sur son site, on peut y lire que 90% de ses emballages « sont en matériaux issus de ressources renouvelables », que « 100% des fibres vierges proviennent de forêts certifiées par des labels reconnus : FSC et PEFC », et que « 61 % de fibres recyclées entrent dans la composition des emballages primaires (utilisés pour le service) ». Chez Quick, 70% de ses emballages sont fabriqués à partir de papiers ou de cartons. KFC indique que 48% de ses packagings papier-carton dont 100% de ses cartons imprimés (buckets et boîtes), sont certifiés PEFC.
Zero Waste France regrette que « le développement du tri dans les franchises de la restauration rapide reste au point mort en France ». Selon elle, « bien que l’obligation de tri s’applique à chaque restaurant individuellement, il semble inconcevable que les grandes chaînes n’aient pas d’ores et déjà accompagné leurs franchisés à se mettre en conformité avec la réglementation française ». Sur son site Internet, McDonald’s affirme pourtant « travailler depuis de nombreuses années à limiter les impacts environnementaux des déchets produits par son activité, en s’attachant à agir sur l’ensemble de la filière en partenariat avec ses fournisseur ». L’enseigne précise également qu’elle propose « la mise en place d’un dispositif de collecte sélective dans ses restaurants, ». Quick indique de son côté que « plusieurs restaurants pratiquent le tri sélectif des emballages recyclables ou des déchets compostables ». En revanche, KFC et Burger King ne précisent, pour le moment, rien.
Zero Waste France a ainsi lancé une campagne baptisée #letripartout. Son but ? « Mettre les grandes chaînes face à leurs responsabilités ». Une pétition disponible ici sera adressée à McDonald’s, Quick/Burger King et KFC. L’association invite par ailleurs les citoyens à interpeller les fast-foods sur les réseaux sociaux avec le hashtag #letripartout. À ce jour, la pétition a déjà recueilli plus de 5 000 signatures.
Ce n’est pas la première fois que Zero Waste France s’attaque aux géants de la restauration rapide. En mai dernier, elle avait particulièrement pointé du doigt McDonald’s. Dans un rapport, l’association dénonçait déjà la quantité de déchets produits par l’enseigne et dénonçait son faible taux de recyclage : entre 25% et 26,5%, contre 90% en Allemagne, en Belgique ou encore aux Pays-Bas. Zero Waste France avait recommandé à l’entreprise d’opter pour de la vaisselle réutilisable et demandé qu’elle généralise le tri des emballages et des déchets organiques.