Des vêtements en fibres d’orties
Publié le 25 septembre 2017 à 16:52 Demain
Et si l’avenir du textile se trouvait dans l’ortie ? C’est en tout cas le pari du groupe alsacien Velcorex-Matières Françaises qui souhaite réhabiliter cette plante bien plus écologique que le coton.
Les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux modes de production et aux matières utilisées dans leurs vêtements. Ils se tournent ainsi davantage vers des textiles durables, fabriqués avec des matières plus respectueuses de la planète et de l’Homme. Il faut dire que l’industrie du textile a des impacts considérables sur l’environnement : utilisation d’importantes quantités d’eau potable et d’énergie, consommation de pesticides, pollution des rivières et des terres agricoles, émissions de gaz à effet de serre, etc. Sans parler des conditions de travail infligées aux ouvriers du secteur, principalement dans les pays en développement. La culture du coton est particulièrement concernée.
Suivant cette tendance, de nombreuses marques ont lancé des collections éco-responsables faites à base de matières écolo. On pense notamment à H&M et sa capsule « Conscious Exclusive », une ligne de vêtements en « bionic », une matière durable en polyester recyclé, réalisée à partir de déchets en plastique, ou encore à Salvatore Ferragamo qui a imaginé des chemises, des robes, des foulards mais aussi des pantalons fabriqués à partir de fibres d’agrumes.
Le retour de l’ortie
En France, le groupe Velcorex-Matières Françaises, constitué de quatre sociétés alsaciennes de textile haut de gamme, se tourne lui aussi vers des matières écologiques. Et ce dernier fait le pari de l’ortie, rapporte France Inter. L’utilisation de cette plante dans la fabrication des tissus n’est pas nouvelle. En Égypte, les corps embaumés des momies étaient par exemple enroulés de bandelettes en fibres d’orties. Mais depuis l’arrivée du coton, l’ortie, au même titre que le chanvre, est tombée aux oubliettes. Pierre Schmitt, le patron de Velcorex-Matières Françaises, souhaite ainsi remettre au goût du jour cette plante, considérée à tort de mauvaise herbe. L’ortie est en effet bien plus écologique que le coton : elle demande en effet peu d’eau, d’entretien et n’a pas besoin de pesticides. Ses fibres sont aussi très résistantes.
Pour passer à une production de masse, Pierre Schmitt, qui a présenté la semaine dernière un pantalon 100% ortie lors du salon Première Vision de Paris, doit « remettre la filière en route », précise la radio. Celui-ci doit trouver des producteurs mais aussi créer les métiers de transformations de la plante en tissu. Le patron espère commercialiser ses premiers vêtements en ortie courant 2018.