Des vins de Bordeaux trafiqués : amende record pour un viticulteur
Publié le 4 novembre 2016 à 11:18 Aujourd'hui
Le propriétaire bordelais d’un domaine viticole comprenant trois châteaux a été condamné par le tribunal correctionnel de Bordeaux à deux ans de prison et à une amende record de plus de 7,8 millions d’euros.
Certains viticulteurs ne respectent pas toujours les normes imposées par la législation française. En Gironde, l’un d’entre eux a été sévèrement condamné pour avoir trafiqué une quantité impressionnante de vins bordelais d’appellations prestigieuses.
François-Marie Marret, dont le domaine viticole compte trois châteaux du Bordelais, a écopé ce jeudi à deux ans de prison et à une amende de 7,8 millions d’euros, ce qui constitue un véritable record.
Le prévenu est accusé d’avoir acheté, par l’intermédiaire du négociant Vincent Lataste, du vin interdit à la vente pour les mélanger à sa propre production. Il s’agissait de surplus issus de propriétaires moins cotées, vendus dix centimes la bouteille après les vendanges », indique France Bleu Gironde.
Un véritable marché parallèle
Ce viticole girondin est impliqué dans une affaire nommée par la justice « le vin de la lune ». Entre 2011 et 2012, le propriétaire du domaine, son négociant principal, des fournisseurs, des courtiers et des intermédiaires ont organisé un véritable marché parallèle.
Avec l’aide de ses complices, François-Marie Marret avait trafiqué des vins de Bordeaux d’appellations prestigieuses comme Lalande-Pomerol, Listrac et Saint-Émilion. Les courtiers et les négociants girondins impliqués dans l’affaire, transportaient le « vin trafiqué » dans des camions- citernes durant toute la nuit. Ensuite, ce vin était vendu plus de sept euros dans les grandes surfaces environnantes. Entre 2011 et 2012, les douanes ont saisi plus de 8 200 hectolitres de vin trafiqué.
François-Marie Marret va faire appel de la décision du tribunal. Malgré l’énoncé du délibéré, il ne comprend pas les sanctions qui lui sont infligées : « Jamais ça s’est vu une peine pareille. Je ne connais pas les viticulteurs en question. Je ne vois pas comment on peut arriver à plus de 6 000 hectolitres de vins trafiqués. Je ne sais pas. C’est d’une sévérité ahurissante », indique-t-il.