Zéro déchet : quand les autres vous démotivent

Publié le 5 septembre 2018 à 10:24 Ma vie zéro déchet

Atteindre le zéro déchet, tel est l’objectif de Marine, notre responsable éditoriale. Depuis le mois de février, elle fait la chasse à ses détritus et expérimente de nombreuses alternatives pour diminuer drastiquement sa poubelle.

En février dernier, je me suis lancée dans le zéro déchet avec pour objectif de vivre mieux avec moins. Et toutes les semaines, je faisais le point de mon avancée sur Réponse Conso. Mais les personnes qui me suivent auront peut-être remarqué que je ne publie rien depuis fin juillet. La raison ? J’en ai eu tout simplement marre. Ras-le-bol du zéro déchet ! J’avais pourtant toute la motivation du monde. J’ai changé mes habitudes alimentaires, fait un grand ménage dans ma salle de bains, transformé ma cuisine en un magasin de bocaux, etc. J’ai même converti Ineka, ma petite chatte, pour vous dire ! Ce qui m’a fait baisser les bras : le regard que peuvent porter certaines personnes sur votre démarche. Celles qui se permettent de vous juger et de vous critiquer. Et surtout, le fait de devoir en permanence me justifier.

« Tu te compliques la vie pour rien »

Depuis que j’ai commencé le zéro déchet, je savais que j’allais recevoir de nombreuses remarques. Mais ces dernières semaines ont été particulièrement désagréables.  « Le zéro déchet, c’est pour les bobos » ; « Tu sais que ce que tu fais ne sert à rien, tu vas pas changer le monde toute seule » ; « Franchement, tu te compliques la vie pour rien ».  Tels sont les exemples que j’ai pu entendre. Ce qui m’a aussi saoulé, ce sont les commentaires lorsque je faisais une petite entorse en achetant par exemple un sandwich sous emballage. Certaines personnes se faisaient un malin plaisir à me le rappeler. « Marine, ce n’est pas très zéro déchet ça », « Marine, c’est quoi ce bout de plastique ? Tu vas tuer des tortues, fais attention ». Je vous laisse bien sûr devinez le ton employé. Face à ces cons, excusez du langage, je devais alors expliquer les choses, me justifier. Non, passer au zéro déchet ne veut pas forcément dire tout bannir de sa vie. Cela se fait petit à petit, et sans frustrations. Non le zéro déchet n’est pas une lubie de bobos, c’est une démarche nécessaire. Mais au bout d’un moment, avouez que c’est fatigant. Dans notre société, si l’on ne rentre pas dans le « moule », si l’on ne fait pas comme tout le monde, on est vite jugé et critiqué. Et cela est valable pour tout.

Et comment rester motivé lorsque même des personnes impliquées dans la démarche zéro déchet se mettent aussi à vous juger ? Fin juin, je me suis rendu au Festival Zero Waste organisé à Paris par l’ONG Zéro Waste France et la Maison du Zéro Déchet. Lors de cet événement, qui s’était déroulé au Cabaret Sauvage de la Villette, de nombreuses conférences et ateliers pratiques étaient organisés. Bref, un festival très enrichissant mais le comportement de certains visiteurs m’a particulièrement marquée. Ayant oublié ma gourde au bureau, j’avais opté pour une ancienne bouteille d’eau en plastique laissée chez moi. Vous n’imaginez pas les regards noirs que j’ai pu avoir lorsque je l’ai sortie de mon sac. Sans compter les quelques mines de dégoût. Devais-je aussi me justifier ? Et le droit à l’erreur ?

Vous l’aurez compris, je me suis sentie très seule ces dernières semaines, au point d’envoyer tout valser. Mais comme me l’a sagement rappelé ma mère, « personne ne devrait dicter ta vie ma fille ». Alors pour la rentrée, je ne me laisse pas abattre, je passe outre les remarques désobligeantes et je me remotive.

Marine VAUTRIN

  1. VIVRE ETRE SENTIR VOIR LIBRE NAÎTRE DANSER FAIRE TENDRE JOUER CREER PARLER DECIDER DONNER CONSOLER SUIVRE USER OSER ESSAYER COMMENCER MOURIR AIMER REVER PARLER ECRIRE CROIRE PEINDRE…
    HEUREUX VIVANT OUI

  2. Courage Marine.
    Tout ce qui compte c’est d’etre En accord avec tes convictions, le plus souvent possible.
    Tu n’as rien à justifier, hormis devant ta conscience 😉
    Bises

  3. Si tout le monde essayait déjà de faire quelque chose comme vous, les choses iraient beaucoup mieux. S’il y a bien une espèce qui n’est pas en voie d’extinction, ce sont les cons, les obtus, les extrémistes! C’est un peu comme les vegans, aucune demie mesure, tout le monde devrait être exactement comme eux, aussi irréprochables. Et bien moi qui suis très soucieux de la condition animale, j’ai éliminé à 98% la viande de mon assiette. Mais il est vrai que je consomme du lait, des oeufs, du poisson. Et j’interdis à qui que ce soit de me faire la morale. Quand je vais chez des gens, j’évite d’emmerder tout le monde et je mange ce qu’on me propose… oui, vivre ensemble c’est aussi faire des petits compromis. Je suis loin d’être 0 déchets, mais comme vous je m’inquiète de la de la situation préoccupante de l’accumulation des déchets. Quand je peux j’essaie d’éviter les emballages inutiles, je mets les déchets organiques dans un composteur, je trie du mieux possible ce qui est recyclable, j’utilise des produits ménagers écologiques. Je pollue mais je m’efforce de moins polluer et de m’améliorer malgré les contraintes du quotidien. Non le mieux n’est pas systématiquement l’ennemi du bien. C’est toujours mieux de réduire du mieux qu’on peu ses déchets plutôt que de ne rien faire. Si on multiplie cela par 60 millions d’individus ça fait déjà beaucoup de déchets en moins ! Alors bravo, continuez et ignorez les rabat-joie !
    Jocelyn.

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