Zéro déchet semaine 5 : la boîte aux lettres, cette grande pollueuse

Publié le 13 mars 2018 à 12:04 Ma vie zéro déchet

Atteindre le zéro déchet, tel est l’objectif de Marine. Depuis plus d’un mois, elle fait la chasse à ses détritus. Cette semaine, elle s’est attaquée à sa boîte aux lettres remplie de prospectus, catalogues et autres documents publicitaires.

 « Every night in my dreams, I see you, I feeeeeeeeeeeel youuuuuuuuuu…» L’autre jour, assise confortablement au volant de ma petite voiture en forme de pot de yaourt, j’essayais de faire passer le temps en écoutant l’une des meilleures chanteuses de toute la planète, que dis-je, de l’univers, Céline Dion. Et lorsque mon smartphone passe « My Heart Will Go On », j’ai une fâcheuse tendance à m’emballer. Peut-être un peu trop puisque j’avais oublié le radar situé au feu rouge, sur la route allant chez mes parents dans les Yvelines. Celui-ci se déclenche dès que le feu passe du vert à l’orange. Il suffit d’une seconde pour être flashé. Ce qui fut mon cas. De retour chez moi à Paris, je n’avais alors plus qu’à attendre la fameuse lettre contenant l’amende… salée ! Un soir, en rentrant du travail, je suis allée inspecter ma boîte aux lettres. Celle-ci y était bien, au milieu d’une pile de prospectus et catalogues publicitaires ! Parmi eux : un prospectus d’une société de rachat d’or, un autre d’un plombier, le catalogue d’une grande enseigne de distribution et d’une agence immobilière mais aussi un flyer d’une société de ménage.

Stop Pub !

La boîte aux lettres, voilà une chose que j’avais oubliée dans ma démarche zéro déchet. Ce petit cube en métal est en effet une source de pollution à cause de tous ces documents que l’on reçoit au quotidien. Chaque année, plus de 30 kilos de publicités par ménage finissent dans nos boîtes aux lettres, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique et solidaire. Rien qu’en 2015, 800 000 tonnes de pubs ont été distribuées en France. Et bien souvent, cette paperasse atterrit à la poubelle. Pour l’environnement, on connaît mieux. La solution ? Apposer un autocollant « Stop Pub ». Celui-ci est délivré par le site « Stop Pub » et gratuitement par le ministère de la Transition écologique. L’association Zero Waste France en propose un également. Grâce à ce petit sticker, plus de 17 millions de Français ne recevraient ainsi plus de prospectus. « Le Stop Pub permet d’économiser chaque année 25 millions d’euros dans le traitement des déchets grâce aux 180 000 tonnes de déchets évités à la source », lit-on sur le site stoppub.fr. Pour ma part, j’ai téléchargé celui proposé par le ministère, et je l’ai bien mis en évidence sur ma boîte aux lettres. Ciao les pubs inutiles !

Une amende de 450 euros

Enfin presque… Car si l’autocollant est assez respecté par les distributeurs, certains n’hésitent toujours pas à glisser leur « merde », excusez du langage, dans ma boîte. Seulement deux jours après avoir apposé mon sticker, j’avais retrouvé le flyer d’un restaurant japonais. Ce qui constitue une infraction, rappelle Zero Waste France : « le dépôt de publicités dans une boîte aux lettres équipée d’un Stop Pub est passible d’une amende de 450 euros », précise-t-elle. Que faire ? L’association distille plusieurs conseils comme rendre la pub aux commerçants et leur rappeler qu’il s’agit d’une infraction, contacter la société de distribution ou encore interpeller les marques sur les réseaux sociaux. Chose que je vais sûrement faire si je retrouve encore des prospectus non désirés. À Strasbourg, un groupe Facebook a même été créé par Zéro Déchet Strasbourg pour dénoncer les sociétés qui ne respectent pas l’autocollant. Baptisé « Balance Ta Pub Strasbourg », celui-ci totalise à ce jour 367 membres. Et cela semble bien marché, comme le confiait à France Bleu Simon Baumert, co-fondateur de l’association : « On a déjà eu des retours d’enseignes. Soit pour s’excuser, soit pour remonter les bretelles à leur distributeur pour qu’il respecte les choses. »

Réduire ses déchets passe aussi par la boîte aux lettres. Avec mon autocollant, je compte bien veiller au grain, et gare à celles et ceux qui oseraient mettre un prospectus pour racheter mon appart ou pour me vanter les mérites du salon de massage du quartier. La guerre est déclarée.

À part ça, ma semaine s’est bien passée. Comme évoqué ces dernières semaines, je fais tout pour limiter mes déchets côté cuisine. Cette pièce est pour rappel ma priorité. On y va « step by step ». Je n’ai toujours pas jeté ma deuxième poubelle et j’espère qu’elle restera encore quelques semaines dans son coin. Rendez-vous mardi prochain pour faire le point sur ma sixième semaine zéro déchet.

Marine VAUTRIN

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