En 2050, l’agriculture 100% bio pourrait nourrir tout le monde

Publié le 16 novembre 2017 à 15:05 Aujourd'hui

Un récent rapport publié dans la revue Nature Communications vient de démontrer que si l’agriculture se convertit totalement au bio, toute la planète pourrait être nourrie d’ici à 2050. Seules conditions : réduire le gaspillage alimentaire ainsi que la consommation de viande.

Depuis quelque temps, l’agriculture biologique a le vent en poupe et notamment en France où 3% des terres cultivables sont bio. Dans le monde, ce secteur est également en pleine expansion. Selon les derniers chiffres de l’Agence bio, entre 2000 et 2015, le nombre de fermes bio a été multiplié par 9,6 et la surface cultivée par 3,3. Au total, 1.1% de la surface agricole mondiale est bio, contre 0.99% l’an passé.

Un rapport publié dans la revue Nature Communications (en anglais), lundi 14 novembre, révèle qu’une conversion totale à l’agriculture biologique est envisageable et pourrait nourrir l’ensemble de la planète d’ici à 2050, soit 9,8 milliards d’êtres humains selon les estimations de l’ONU. Pour que cela soit possible, ils ont pris en compte la façon dont nous consommons actuellement ainsi que le nombre de calories nécessaires pour l’Homme (environ 2 700 par jour en moyenne). En se basant sur les données de l’organisation onusienne pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ils ont supposé que la production agricole mondiale devrait augmenter d’au moins 50%. Donc, pour arriver à 100% de bio, il faudrait augmenter de 16% à 33% les surfaces agricoles ce qui, de facto, engendrerait une hausse de la déforestation de 8% à 15%. Une situation impossible et qui augmenterait les émissions de gaz à effet de serre.

Moins de viande et de gaspillage

Selon les auteurs de l’étude, « il existe de nombreuses propositions pour atteindre cet objectif » sans passer par la case déforestation. Parmi lesquelles, diminuer les parcelles agricoles à destination du bétail et donc limiter la consommation de protéines animales. Aujourd’hui, de nombreuses terres sont cultivées pour nourrir les animaux avec du soja, du maïs ou autres céréales, alors que ces mêmes aliments pourraient servir à l’Homme. Un tel changement réduirait le nombre d’élevages de bêtes ainsi que la consommation de viandes, œufs, poissons, etc., par trois (38% à 11%), au profit des protéines végétales. Les chercheurs notent qu’à cause des spécificités locales, ces résultats peuvent varier.

La réduction du gaspillage alimentaire est également un élément important pour atteindre le 100% bio. Des progrès sont à faire dans ce domaine puisque chaque seconde, 41 200 kilos de nourriture sont jetés dans le monde, soit 1,3 milliard de tonnes chaque année, estime Planestoscope (organisme de statistiques mondiales en temps réel sur l’écologie, la pollution, la démographie etc.). Les chercheurs ont conscience que rien ne pourra se faire du jour au lendemain et donc qu’une conversion totale au bio, si elle a lieu, se fera progressivement.

Marie Bascoulergue

  1. On peut toujours rêver, ca donne raison aux natalistes et aux écologistes pour ne rien faire et pendant ce temps la population augmente, jusqu’au jour ou la surpopulation humaine aura détruit la biodiversité de la planète, alors il sera trop tard.

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